Le comité chargé d'investiguer les cas groupés d'agénésies (absence) transverses des membres supérieurs (ATMS) en France, a rendu ses dernières conclusions concernant le Morbihan et la Loire-Atlantique, ont rapporté le ministère de la Santé, l'agence Santé publique France et l'agence de sécurité sanitaire, l'Anses, dans un communiqué commun le 20 mai 2021. Pour le Morbihan, où quatre cas groupés avaient été recensés, "les travaux complémentaires (du comité d'experts, NDLR) n'ont pas permis d'identifier d'exposition à un facteur de risque commun à ces grossesses ou une surexposition à risque dans l'environnement de résidence des familles du cluster d'ATMS", précisent ces institutions.
Renforcer le dispositif de surveillance
Quant à la Loire-Atlantique, "le cluster composé de deux enfants atteints d'ATMS, nés la même année dans la même commune, est confirmé statistiquement", poursuit le communiqué, mais les experts "ne recommandent pas la réalisation d'investigations supplémentaires pour tenter de caractériser rétrospectivement les expositions des mères pendant la grossesse", compte tenu notamment du faible nombre et de l'ancienneté des cas, ainsi que de l'absence de cause identifiée pour le cluster de Bretagne. En revanche, "les investigations menées sur ces clusters ont mis en évidence la nécessité de renforcer le dispositif de surveillance des anomalies congénitales en France et d'améliorer la connaissance de leurs facteurs de risque afin de mettre en place des actions de prévention ciblées", concluent les autorités sanitaires, qui rappellent que des mesures ont déjà été prises dans ce but.
Pas d'excès de cas
Le comité avait été mis en place début 2019 dans le cadre de l'affaire des bébés nés avec un bras malformé en France - phénomène qui a touché une vingtaine de familles -, pour tenter de déterminer les causes des malformations. S'ils avaient conclu en juillet de la même année à "l'absence d'excès de cas" dans l'Ain, ils avaient voulu mener des investigations supplémentaires en Bretagne.
Avant la création de ce comité, Santé publique France avait déjà indiqué n'avoir identifié aucune cause pour les cas groupés suspects et avait estimé qu'il n'y avait pas d'"excès de cas" dans l'Ain. Les causes possibles de malformations des membres supérieurs (1,7 pour 10 000 naissances, soit environ 150 cas par an en France) sont multiples. Elles peuvent être génétiques, liées à des contraintes physiques ou dues à des substances toxiques (alimentation, environnement, voire médicaments dans le cas du thalidomide, antinauséeux qui avait fait naître des milliers d'enfants sans bras entre 1957 et 1962).