Rue de l'abondance, Lyon 3ème. Un immeuble lambda. Au premier étage, un bruit de foule attire l'attention. En poussant la porte, on découvre un appartement aménagé selon le concept Clubhouse. Chaînon manquant entre le suivi médical et une vie active et épanouissante pour des personnes vivant avec un trouble psychique, c'est le troisième à ouvrir en France.
Un lieu où il fait bon vivre
« Depuis toujours je me suis senti décalé et isolé. Ici, on est considéré et accepté. », avoue Thierry, membre du Clubhouse. L'appartement spacieux a été entièrement rénové ; les membres sont fiers et heureux de présenter leur lieu de vie. Chaque pièce, identifiée par une couleur, a sa fonction ; la salle bleue dédiée à l'emploi, une autre en jaune pour les conférences, une troisième en violet pour se reposer. La pièce à vivre, une cuisine ouverte sur une grande salle à manger, comporte un immense tableau. C'est ici que l'on gère les activités de la semaine. Pour le moment, le lieu accueille 42 membres, dont 45% de femmes. Une belle réussite après sept mois de fonctionnement d'après les deux salariés du projet, Julien et Sandrine, qui sont en cours de recrutement d'une troisième personne. À long terme, la capacité d'accueil du Clubhouse Lyon devrait être d'environ 200 membres.
Un mot d'ordre : la cogestion
Selon Sandrine Plantier, directrice de la structure, « pour créer un clubhouse, il faut une communauté ». C'est autour d'un modèle basé sur le volontariat que fonctionne plus de 300 clubhouses présents dans le monde entier. Il n'en existe que trois en France : Paris, Bordeaux et Lyon. Ouverts en journée, ils proposent avant tout de rompre l'isolement et d'aider à l'insertion de ses membres dans le monde professionnel. Philippe Charrier, fondateur des structures françaises, explique : « On ne vit pas pour se soigner mais on se soigne pour vivre. Là est toute la différence ! ». Chaque matin et après-midi, une personne est nommée responsable de l'accueil et du standard, également du ménage et de la fermeture. À tour de rôle, chacun participe à sa façon au fonctionnement de la structure. En parallèle, des ateliers en tous genres sont organisés autour de compétences professionnelles et des loisirs. L'occasion de sortir de chez soi, de nouer des liens sociaux. José-Luis explique : « Mon psychiatre m'a orienté vers le Clubhouse. Aujourd'hui, j'ai retrouvé un peu confiance en moi. Il m'a donné la motivation d'avancer et fait sortir de mon appartement les jours d'ouverture du club. ».