L'activité des Cap emploi, organisme public chargé d'épauler les chômeurs handicapés dans leur recherche d'emploi, « n'a pas été épargnée par la crise sanitaire ». Les résultats du baromètre annuel Cheops, sa tête de réseau à l'échelle nationale, sont tombés : -9 % pour les placements et -11 % pour les maintiens en emploi en 2020. « Cependant, l'accompagnement personnalisé et le lien maintenu avec les employeurs aura permis d'atténuer la baisse », rassure-t-il.
Télétravail : vigilance requise !
L'impact de la crise a été particulièrement probant au second trimestre, lors du confinement, avec un recul de 23 % par rapport à 2019. Sur les 77 444 placements, 11 791 personnes ont signé un CDI et 1 675 autres ont créé leur activité (-21 %). Concernant le maintien en emploi, 23 252 signalements ont été réalisés sur l'année 2020 contre 27 342 en 2019. La mise en place du télétravail entre mars et mai 2020 et sa généralisation sur l'ensemble de l'année explique en partie cette baisse. « Un point de vigilance est donc à mettre sur les situations de télétravail qui peuvent nécessiter la mise en œuvre de moyens de compensation », souligne Cheops.
Boom des contrats d'apprentissage
Avec un bond de 34 %, les contrats d'apprentissage, au nombre de 2 077, sont l'exception de cette « année noire ». Rappelons qu'ils ne sont pas soumis à une limite d'âge pour les travailleurs handicapés. « Les aides de droit commun et spécifiques mais également la campagne de communication menée autour de l'apprentissage auront permis d'en faire la seule donnée de placement en hausse et de limiter la baisse de ceux en alternance », indique Cheops qui rappelle que les jeunes représentent 8 % des publics accompagnés par Cap emploi. Les formations qualifiantes, diplômantes et certifiantes ont, quant à elles, chuté de 15 %, principalement en raison de la fermeture des centres ou de leur format « distanciel ».
Les PSMP chutent, les CEP bondissent
Après trois ans de progression continue, les PMSMP (Périodes de mise en situation en milieu professionnel) ont chuté de 39 %. « Difficile pour les employeurs d'accueillir des stagiaires avec du personnel restreint sur site et des équipes souvent en télétravail », explique Cheops. Après un arrêt des prescriptions entre mars et mai 2020, les PMSMP, qui restent, selon lui, « un excellent outil favorisant la rencontre entre les employeurs et les personnes en situation de handicap », ont progressivement repris. L'accompagnement à l'évolution et à la transition professionnelles poursuit la progression amorcée en 2018 avec +13 %. 115 215 conseils en évolution professionnelle (CEP) ont ainsi été délivrés à destination des demandeurs d'emploi et salariés. Un outil précieux qui permet d'assurer une sécurisation des parcours, « d'autant plus dans le contexte d'incertitude de l'année 2020 », assure Cheops.
Eviter les ruptures de parcours
Dès le mois de mars, à l'annonce des fermetures des locaux Cap emploi, « les équipes se sont adaptées pour accompagner à distance les travailleurs handicapés et les employeurs », poursuit-il. Une action de veille pro-active, avec le soutien de l'Agefiph, a également été initiée dès l'été. Elle visait à s'assurer, auprès des personnes en situation de handicap et des employeurs accompagnés pour un recrutement ou un maintien dans les six à douze derniers mois avant la crise, que les conditions de travail étaient toujours adaptées et ainsi repérer les situations qui nécessiteraient une intervention du Cap emploi. Objectif ? Eviter les ruptures de parcours. Pour rappel, 176 677 personnes étaient accompagnées fin 2020 tandis que plus de 158 000 employeurs du privé ont fait appel aux équipes des Cap emploi.