Il ne fait pas bon d'être une drag queen trisomique aux États-Unis ? Après des shows endiablés à Stockholm, Oslo, Montréal et Londres, la troupe britannique Drag Syndrom devait se produire lors d'une exposition artistique, le 6 septembre 2019, dans le Michigan (Etats-Unis). Mais le propriétaire des lieux en a décidé autrement, au motif qu'il se demandait si les show-men pouvaient donner « leur consentement éclairé et complet ». Le trouble-fête ? Peter Meijer, candidat républicain au Congrès. Des clichés néfastes pour les personnes handicapées mais aussi pour sa carrière ?
Propos discriminatoires
L'American civil liberties union (Union américaine pour les libertés civiles) a déposé une plainte auprès du ministère des droits civils du Michigan. M. Meijer est accusé de faire preuve de discrimination à l'égard des artistes en raison de leur handicap mais aussi de leur sexe. Mais le principal intéressé campe sur ses positions et envisage même de contester la plainte. Sa ligne de défense ? Il a annulé la performance car il s'inquiétait du « risque de perception d'exploitation » des joyeux lurons. Une opinion qui, selon lui, est partagée par les associations locales de défense des personnes handicapées. « J'ai fait ce qui est juste et ne vais pas céder, ni faire des excuses », déclare-t-il. Des centaines d'Américains ont en effet exprimé leur mécontentement via des appels, e-mails, lettres et commentaires acerbes sur la prestation du groupe londonien.
Performer à tout prix
Show must go on* ! Après cet incident, DisArt, l'organisation locale à l'initiative du spectacle, a rapidement trouvé un nouveau lieu. Les billets se sont écoulés en quelques heures. Pour ne pas décevoir leurs fans, venus en nombre, les « queens » ont même programmé un second show, avec du renfort ; en plus des trois chanteurs, trois artistes en situation de handicap étaient présents sur scène. Une société inclusive, le nouvel « american dream(2) »?
* Le spectacle doit continuer
(2) Rêve américain