DREAD est un artiste sourd qui joue avec les vibrations et compose intégralement ses morceaux. Chauffeur-livreur, ce vosgien partage sa vie entre son métier et sa passion. Il a en partie perdu l'audition vers 6 ans et n'a plus aujourd'hui que 30 % de ses capacités auditives. Sa grand-mère ne cesse de lui répéter : « Quand on veut, on peut. » Alors, faute d'entendre, il ressent. Dès 7 ans, le jeune autodidacte se fait offrir des instruments et « casse la tête à ses parents ».
Ses premières amours, la musique électro
C'est à 17 ans que DREAD, de son vrai nom, Andy Guyot, démarre la musique au sein d'un cours de percussion africaine. Pendant 3 ans, il se perfectionne au djembé puis au dunun avec des rythmes traditionnels tout en s'approchant du milieu rave. Il joue ses premiers disques dans des raves-parties aux rythmes acidulés jusqu'en 97. Un an plus tard, le jeune homme au look très Marley démarre une nouvelle aventure musicale, celle du reggae, afin d'enrichir sa partition du rythme des îles. Puis le punk, la percussion africaine… Pour revenir finalement à ses premières amours, la musique électro. Il compose ses propres titres et créer Dread Live en 2010. En 2014, il devient DREAD, tout simplement.
La musique devrait s'écouter avec le corps
En février 2016, il était en résidence à la Souris Verte, à Epinal, dans les Vosges. Trois jours de studio entourés de professionnels. Un moment important suivi un concert où il a pu « conjuguer le valide et l'invalide sur scène ». Sa surdité donne indéniablement à ses compositions une grande émotion car c'est par d'autres sens qu'il compose cette alchimie singulière. Selon lui, « la musique devrait s'écouter avec le corps ». Il s'offre à son public, sans appareil auditif, pieds nus, pour ressentir les vibrations. DREAD propose un retour aux origines de la musique et agit comme un acupuncteur émotionnel. Une expérience à ne surtout pas manquer. Son premier album, Karma, est disponible depuis le 14 novembre 2015. Un second est prévu fin 2016. L'artiste a également en projet un maxi vinyle destiné aux fans et aux professionnels et a lancé une campagne de financement participatif pour le produire (en lien ci-dessous).
© Laurent Toussaint