Grand corps malade slame pour les droits des enfants

Point d'orgue des 30 ans de la convention mondiale des droits de l'enfant, Grand corps malade livre un message cash et engagé : "La France doit progresser sur la façon dont elle traite les personnes handicapées". Macron promet qu'il ne lâche rien !

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« Avant mes 20 ans, avant de me retrouver en centre de rééducation, je n'ai jamais eu aucun contact avec le monde du handicap, limite je ne savais même pas que ça existait. A part avoir vu deux ou trois mecs en fauteuil dans la rue... » Par un discours cash, le slameur Grand corps malade a clôturé les 30 ans de la Convention internationale des droits de l'enfant de l'Onu, ratifiée par 196 pays mais encore trop peu respectée dans les faits, a fortiori pour les plus vulnérables. Cette cérémonie était organisée à l'Unesco à Paris, le 20 novembre 2019, proposant, notamment, un focus sur ceux touchés par un handicap mais aussi sur les enfants du voyage, placés, incarcérés… 2 200 d'entre eux ont participé à une grande consultation nationale, s'exprimant sur leurs droits à travers huit grands thèmes, et faisant des propositions. En termes de discriminations, celles liées au handicap et au genre ont été les plus fréquemment évoquées.

L'école en 1ère ligne

Grand corps malade assure : « Il va falloir que la France progresse vraiment sur la façon dont elle traite les personnes handicapées », en particulier en matière d'inclusion scolaire, un domaine jugé « peut-être encore pire », expliquant qu'il n'avait jamais croisé un enfant handicapé durant toute sa scolarité. « Il faut absolument mélanger les personnes handicapées et valides, et ce dès le plus jeune âge », a-t-il déclaré devant l'assemblée composée de plus de 300 jeunes. A ses côtés, une lycéenne évoque le cas d'une camarade de classe déficiente visuelle, à qui un professeur a demandé de faire « des efforts » pour lire au tableau. « Peut-être aurait-il pu chercher d'autres solutions pour transmettre son enseignement. Encore faut-il qu'on lui ait appris à le faire… », assène-t-elle.

Macron ne « lâche rien »

Cet anniversaire orchestré par le Défenseur des droits, qui a réuni plusieurs ministres, dont Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat au Handicap, a été inauguré par Emmanuel Macron qui s'est, notamment, exprimé sur les enfants en situation de handicap, « pour lesquels nous nous battons, même si les associations ont eu le sentiment qu'on ne les écoutait pas ». Le chef de l'Etat a ajouté : « Nous faisons beaucoup pour que les enfants handicapés aient plus de place à l'école et ce combat va continuer. Nous ne lâcherons rien. ». Il a par ailleurs mentionné le dispositif des 1 000 premiers jours qui vise, notamment, le dépistage précoce des troubles du neuro-développement. Il a fait allusion aux violences faites aux enfants, précisant qu'il fallait « tous les protéger, y compris ceux qui sont à la frontière de différentes situations, entre le handicap et l'aide sociale à l'enfance ». Rappelons, en effet, que presqu'un enfant placé sur quatre serait porteur d'un handicap, notamment psychique. Rendez-vous est donné le 26 janvier 2020, à l'Elysée, date symbolique de la ratification de la convention de l'Onu par la France, pour réunir tous les acteurs et faire un point d'étape sur ce sujet.

Une stratégie anti-violence

Ce jour-là, certainement pas choisi au hasard, Adrien Taquet, secrétaire d'Etat en charge de la protection de l'enfance, dévoilait sa stratégie de lutte contre la violence faite aux enfants, notamment en institutions -80 % ont lieu dans la sphère privée et 20 % en institutions-, faisant écho au rapport 2019 du Défenseur des droits anglé sur cette question et rendu public deux jours plus tôt (article en lien ci-dessous). « Il n'est pas concevable que ces établissements qui sont censés protéger les plus vulnérables, enfants de l'ASE ou handicapés, soient des lieux où la violence est possible », explique Adrien Taquet, promettant de généraliser les procédures de remontée d'incidents auprès de chaque direction et d'intensifier les contrôles qui doivent, en toute logique, « être réalisés de manière inopinée ». Son plan, en 22 mesures, prévoit, également, un dispositif obligeant tout directeur d'institution à consulter le fichier recensant les personnes ayant consulté des images pédophiles ou les délinquants sexuels. Il entend également renforcer les moyens du 119, numéro d'écoute national pour l'enfance en danger, en le rendant accessible aux enfants sourds et malentendants.

« Tout seul je vais vite, ensemble on va loin » a slamé Grand corps malade pour conclure cette matinée, repris en cœur par l'assemblée. Des élèves d'une école de CM2 des Hauts-de-France ont entonné un autre refrain : « Il aimerait avoir des droits, des droits un peu comme moi, il veut des droits, il veut des droits comme toi ». Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a rappelé que chaque enfant pouvait le saisir directement et qu'ils étaient d'ailleurs de plus en plus nombreux à le faire.

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"
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