Et de deux pour le DuoDay ! La première édition nationale a eu lieu le 26 avril 2018 (article en lien ci-dessous). La seconde est fixée au 16 mai 2019. Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat chargée des Personnes handicapées, a lancé cet évènement le 1er février 2019 en présence d'une centaine de représentants d'employeurs publics et privés, d'administrations et d'associations. Selon le site du DuoDay, 98% des acteurs de la première édition ont plébiscité son retour cette année.
Le DuoDay, c'est quoi ?
C'est un évènement européen, ouvert aux employeurs (entreprises, administrations, collectivités et associations), ainsi qu'à toute personne en situation de handicap. Durant une journée, une personne handicapée compose un duo avec un professionnel, afin de s'immerger dans son quotidien. Ce concept est né en Irlande il y a dix ans puis, importé en France en 2015 par le Lot-et-Garonne, il s'est étendu, en 2017, à l'ensemble de la France. En 2018, le 1er DuoDay national a concerné 8 000 personnes. « C'est l'un des outils au service de la politique d'emploi des personnes handicapées, a déclaré Sophie Cluzel. Cette journée de rencontre et d'échange permet de découvrir des talents et des compétences, et de dépasser les préjugés. » Cinq binômes de l'année précédente ont témoigné. Grâce à ce duo que Stéphanie a réalisé au sein du groupe Thales, elle est entrée en apprentissage dans cette entreprise. Sébastien, pour sa part, a validé son projet professionnel à la suite d'une journée passée avec Christophe à Naturalia ; il se prépare pour exercer le métier de vendeur. L'Etablissement et le service d'aide par le travail (Esat) qui les a accompagnés a, depuis, développé un partenariat qui va bien au-delà de leur relation de sous-traitance. Les équipes se rencontrent désormais régulièrement pour apprendre à mieux se connaître.
Bon pour tous ?
La ministre assure que l'intérêt est multiple. Pour les personnes handicapées, c'est la possibilité de découvrir un métier et d'amorcer un parcours d'insertion en découvrant une activité. Pour les entreprises, c'est l'opportunité de sensibiliser leurs équipes, de dépasser les préjugés et de découvrir les compétences et les qualités professionnelles de ces personnes. Pour les structures qui accompagnent les personnes handicapées, c'est l'occasion de resserrer les liens avec les employeurs locaux et ainsi faciliter la compréhension de leurs attentes et leurs besoins.
Et pourquoi pas le contraire ?
Mais cette démarche a aussi fait grincer quelques dents au motif qu'elle a été pensée de manière unilatérale : les « valides » initient les « handi ». Pourquoi pas le contraire ? Ce côté condescendant avait engendré quelques critiques et inspiré une parodie au scénario corrosif : on va chercher son « handicapé » comme on choisit un animal de compagnie au chenil (article en lien ci-dessous). Le 18 octobre 2018, la Fondation des Amis de l'atelier avait ainsi lancé son Duo2, invitant des « valides » à découvrir le travail en Esat (article en lien ci-dessous). Interrogée à ce sujet par handicap.fr, la ministre a assuré que cela « se faisait déjà, naturellement ». Elle assure avoir eu des « témoignages d'employeurs venus passer des journées complètes au sein d'établissements employant des personnes handicapées avec lesquelles ils sous-traitaient ». Elle précise que la « dynamique est enclenchée ». Chacun est donc invité à se rendre dans des entreprises adaptées ou protégées, à condition que Esat ou EA s'inscrivent pour ouvrir leurs portes. Selon la ministre, ces derniers sont « archi mobilisés ». Une plateforme est ouverte qui permet la mise en relation entre candidats en situation de handicap et employeurs (en lien ci-dessous).
Cet évènement a-t-il pour autant eu un impact sur l'emploi ? Pas de chiffres en 2018 mais Sophie Cluzel promet qu'elle « en aura en 2019 » grâce à une plateforme numérique de suivi. « Les personnes pourront dire quelles ont été les suites du duo, assure-t-elle. Pour le moment, nous avons des témoignages qui confirment que certains ont débouché sur des stages, des alternances et des embauches. C'est une réalité mais je ne peux pas vous donner de statistiques pour le moment. Notre objectif est de nous outiller dans ce domaine. »