Environ 4 000 structures d'insertion par l'activité économique et entreprises adaptées, touchées par la crise, ont demandé à bénéficier du plan de soutien de 300 millions d'euros annoncé cet été, a indiqué le 8 octobre 2020 la ministre déléguée à l'Insertion, Brigitte Klinkert. Cela représente 135 millions d'euros engagés, a-t-elle souligné lors d'une rencontre avec l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis). Le reste des crédits doit servir à financer des projets de développements de ces entreprises "sur des secteurs porteurs" (numérique, transition écologique, aide à la personne...) pour lesquels elles ont jusque début novembre pour déposer leur candidature avec l'objectif de "créer des emplois".
55 % de sorties positives
L'insertion par l'activité économique (IAE) permet aux personnes les plus éloignées de l'emploi en raison de difficultés sociales et professionnelles particulières (âge, état de santé, précarité, handicap) de bénéficier d'un accompagnement renforcé qui doit faciliter leur insertion professionnelle. Selon la Dares, service de statistique du ministère du Travail, il y avait l'année dernière 1 957 ateliers et chantiers d'insertion (ACI), 952 entreprises d'insertion (EI), 682 associations intermédiaires (AI) et 268 entreprises de travail temporaire d'insertion (ETTI). Celles-ci emploient environ 140 000 personnes, dont 47 % de bénéficiaires de minima sociaux, avec 55 % de sorties positives en emploi ou en formation à l'issue de leur parcours d'insertion, d'un maximum de deux ans en principe.
Objectif : 240 000 parcours en 2022
Lors de la présentation du plan pauvreté en 2018, le président Emmanuel Macron avait fixé un objectif de 240 000 parcours à la fin du quinquennat. "Le but est toujours d'arriver à 100 000 parcours en plus à la fin du quinquennat", a assuré Mme Klinkert, en dépit du retard pris avec la crise due au Covid-19. Pour soutenir les entreprises d'insertion, elle compte sur la mise en œuvre de clauses d'insertion dans les marchés publics du plan de relance. "Il y a une volonté de les développer rapidement", a-t-elle indiqué. Les entreprises adaptées, qui font travailler des personnes handicapées, emploient 45 000 personnes avec l'objectif d'atteindre 80 000 en 2022.
Un autre chantier de Mme Klinkert est le développement du "service public de l'insertion par l'emploi", actuellement expérimenté sur quatorze territoires. Ce n'est pas une nouvelle structure mais "une solution pour décloisonner les politiques d'insertion sur le terrain" face à la "multiplicité des acteurs et des dispositifs", ce qui rend "compliqué de s'y retrouver", a-t-elle expliqué.