Le nombre de cas d'autisme continue d'augmenter aux États-Unis, selon une étude publiée le 15 avril 2025 par la CDC, principale agence sanitaire du pays. La prévalence estimée chez les enfants âgés de 8 ans est ainsi passée en 2022 à un enfant sur 31, selon ce nouveau rapport des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC). En 2020, c'était un enfant sur 36, et vingt ans plus tôt, un enfant sur 150.
Déclarations polémiques du ministre de la Santé
« L'épidémie d'autisme est devenue incontrôlable », a réagi le ministre américain de la Santé, le vaccinosceptique Robert Kennedy Jr, estimant que les « risques et les coûts de cette crise » étaient « mille fois plus menaçants pour notre pays que le Covid-19 ». La semaine passée, il avait promis d'établir « d'ici septembre » les causes de ce trouble du neurodéveloppement, laissant plus que perplexe nombre de scientifiques qui réfutent l'idée même d'une « épidémie » (USA : étude annoncée pour expliquer la "pandémie d'autisme").
Disparités dans les pratiques diagnostiques
Cette enquête met en avant des disparités géographiques, de genre ou encore d'origine ethnique dans la prévalence des cas d'autisme aux États-Unis, les petits garçons et enfants d'ascendance afro-américaine, asiatique ou latino apparaissant plus susceptibles que les petites filles ou enfants blancs de se voir diagnostiquer un trouble du spectre autistique. Des disparités qui « pourraient être dues à des différences d'accès aux services de détection précoce et d'évaluation, ainsi que de pratiques diagnostiques », écrivent les auteurs de l'étude, qui rappellent que « la recherche n'a pas démontré que vivre dans certaines communautés expose les enfants à un risque accru ».
Formation des pédiatres : des variabilités régionales
L'étude évoque ainsi des variabilités régionales en matière de formation des pédiatres ou encore d'accessibilité aux structures capables d'établir le diagnostic de ce trouble complexe et au spectre très large, dont les médecins s'interrogent toujours sur l'origine. S'il n'existe pas à ce jour de cause unique identifiée, plusieurs facteurs environnementaux ont été mis en avant, comme une neuro-inflammation ou la prise de certains médicaments comme l'antiépileptique Dépakine durant la grossesse, tout comme des prédispositions génétiques (Origines de l'autisme : la génétique, piste "déterminante").
Une théorie discréditée qui persiste
Le ministre de la Santé s'est, lui, fait à plusieurs reprises le relais d'une fausse théorie établissant un lien entre le vaccin ROR (rougeole, oreillons et rubéole) et l'autisme. Une spéculation issue d'une étude truquée qui a été maintes fois démentie par des travaux postérieurs (Vaccin ROR et autisme : aucun lien, d'après une grande étude).
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