Les parents d'une fillette de sept mois, plongée dans le coma au CHU d'Angers après avoir été prise de convulsions, ont engagé un référé contre l'extubation prévue le 22 juin 2015 de leur enfant, a-t-on appris auprès de la mère et de son avocat. Un médecin expert désigné par le tribunal administratif de Caen s'est rendu le dimanche 21 juin au CHU d'Angers pour « déterminer dans quel état est le nourrisson et quelles sont les origines de son état », a indiqué à l'AFP Emmanuel Ludot, l'avocat de la famille.
Suite à un vaccin ?
Dans la nuit du 5 au 6 mai, la petite fille avait été victime d'une forte fièvre, suivie de convulsions, après avoir reçu quelques heures plus tôt, par un médecin de la PMI, une injection de deux vaccins destinés à lutter contre la coqueluche, l'hépatite B, la polio, le tétanos et la diphtérie. « J'ai appelé le Samu, mais ils ont refusé de se déplacer » , a indiqué à l'AFP la mère de l'enfant, Julie Pitel. Conduite dans la nuit à l'hôpital d'Alençon, elle sera transférée ensuite au CHU du Mans puis à celui d'Angers. Le lendemain, les parents, âgés tous deux de 22 ans, ont déposé une plainte pour non-assistance à personne en danger à la gendarmerie de Sées (Orne), où ils résident, a précisé la jeune femme.
Depuis 40 jours en réa
Soignée depuis 40 jours dans le service de réanimation pédiatrique à Angers, Ayana est plongée dans un coma artificiel, sous ventilation mécanique. Selon Dr Gérald Boussicault, responsable de ce service, « la fillette a des séquelles neurologiques gravissimes, irréversibles, avec un tableau de souffrances, de douleurs, extrêmes ». « Au vu de l'évolution des symptômes et notamment des symptômes douloureux intolérables, nous avons décidé de manière collégiale de ne pas mettre en œuvre de traitements qui pourraient relever d'une obstination déraisonnable », a expliqué le pédiatre à l'AFP. « Les parents ont été informés. Ils nous ont répondu qu'ils n'étaient pas prêts à ce que leur enfant décède mais qu'ils ne le seraient jamais », a-t-il ajouté. C'est ainsi que la décision d'extubation avait été prise, « avec les parents », selon lui. Mais « ceux-ci sont revenus sur leur décision », ajoute-t-il, regrettant d'avoir appris le référé par voie de presse.
« Ma fille est une battante »
« Débrancher ma fille, c'est inconcevable. C'est une battante », lance sa maman, qui affirme ne « pas vouloir qu'elle souffre non plus » et « remercie les médecins qui ont fait le maximum et le font encore ». Pour son avocat, qui a saisi le 18 juin le président du tribunal administratif de Caen pour obtenir un « constat d'urgence », il convient « de rechercher toutes les pistes possibles qui évitent le décès de cette petite fille ». Selon Me Ludot, « il y a des exemples d'enfants (victimes des mêmes problèmes, ndlr) qui sont restés en vie, certes handicapés mais qui se sont peu à peu reconstruits ». Un discours partagé par Jacques Bessin, le président de l'UNACS (Union nationale des associations citoyennes de santé) qui a décidé, à leur demande, d'épauler les parents d'Ayana.
Les vaccins en ligne de mire
« On ne peut pas imposer aux parents une solution aussi radicale sans avoir un autre avis médical », argue-t-il, tandis que Me Ludot prend pour cible les « médecins pétris de certitudes face à un cas clinique qui sont formés pour dire "on arrête, on ne s'acharne pas"». Derrière le débat médical, se profile une polémique sur les vaccins. Nous voulons « tout savoir de ce qui s'est passé » et « nous voulons que soit tenu aux parents un discours loyal et honnête, à savoir que la nocivité des vaccins est à l'origine des 42° de fièvre (d'Ayana) : c'est l'association criminogène des deux vaccins, Prevenar et Infanrix », tranche Me Ludot.
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