« Mon papa n'est pas comme les autres pères. Est-il fou ? » « Non, c'est parce qu'il a le même âge que toi ». Traité de « Crétin », « dingo », « sot »... Memo est surtout bouleversant. Il est le protagoniste du film turc à succès 7. Koğuştaki Mucize, réalisé par Mehmet Ada Öztekin, adapté du long-métrage sud-coréen Miracle in cell No 7. Handicapé mental, Memo est père avant tout. Séparé de sa fille après avoir été accusé d'avoir tué celle d'un commandant, il est prêt à tout pour retrouver sa petite Ova, 7 ans... Un film qui prend aux tripes et cartonne depuis son arrivée sur la plateforme de streaming Netflix, mi-mars 2020. La recette de son succès ? Des personnages attachants, des rebondissements et une intrigue déconcertante, qui n'est pas sans rappeler celle de la Ligne verte, de Frank Darabont, et ne laisse personne insensible. Sans parler de la performance bluffante de l'acteur turc Aras Bulut İynemli qui interprète Memo...
La solidarité contre l'abus de pouvoir
Loin d'être considéré comme un poids pour sa famille, Memo est un père aimant et protecteur. « J'aurais aimé que, même une fois, mon père me prenne dans ses bras comme le tien », confesse son institutrice à la jeune Ova. Mais la société se montre nettement plus hostile à sa différence. Dès son arrivée en prison, Memo est roué de coups par les détenus, les gardiens... Pas de pitié pour le tueur d'enfant. Le verdict de la Cour ne se fait pas attendre : « Peine de mort ». Les évènements s'enchaînent, la potence se dresse, devant un Memo impuissant et une famille effondrée. Convaincues qu'il ne ferait pas de mal à une mouche, sa grand-mère et sa fille vont tout faire pour prouver son innocence. « Laissez-moi le voir, je suis la seule qui parle son langage », insiste sa « mamie ». Si les autres prisonniers finissent par adhérer à leur cause, le commandant n'en démord pas. Il veut la peau de Memo. L'obtiendra-t-il ? La réponse 2h12 plus tard. Entre injustice, abus de pouvoir, intolérance, révolte, solidarité, complicité, rire, sensibilité... Les émotions des téléspectateurs sont mises à rude épreuve. Un conseil, sortez les mouchoirs !