En 2022, les effectifs de la fonction publique se sont enrichis d'un peu plus de 4 000 agents en situation de handicap, mais les employeurs publics peinent encore à atteindre les objectifs d'emploi fixés par la loi, selon un bilan 2022, publié le 22 mars 2023. Parmi ses 5,7 millions d'agents publics, la France comptait 260 095 personnes handicapées bénéficiaires de l'obligation d'emploi en 2022, contre 255 859 en 2021, selon le rapport 2022 du Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP). Le taux d'emploi direct des personnes handicapées dans la fonction publique s'est établi à 5,45 %, un pourcentage stable par rapport à 2021 (5,44%) et supérieur à celui du secteur privé mais en net recul au regard des chiffres de 2020 (5,58%) (Lire : Fiphfp : léger recul des agents handicapés en 2021).
La territoriale, meilleure élève
La loi fixe aux employeurs publics de 20 agents et plus une obligation d'emploi de 6% de personnes handicapées, faute de quoi ils doivent verser une contribution financière. Un seuil que la fonction publique d'Etat (2,5 millions d'agents) échoue largement à atteindre, avec 4,36 % d'agents en situation de handicap en 2022, un chiffre en recul sur un an. Dans la fonction publique hospitalière (1,2 million d'agents), le taux d'emploi des personnes handicapées s'améliore par rapport à 2021 mais plafonne à 5,53 %. Les collectivités locales font nettement mieux, le taux d'emploi atteignant 6,72 % dans la fonction publique territoriale (2,5 millions d'agents). Deux types d'employeurs publics peinent particulièrement à atteindre le taux d'emploi requis, à savoir les universités et les hôpitaux, explique le FIPHFP. Au total, plus de 167 millions d'euros de "contributions" ont été versées au Fonds en 2022 par des employeurs dont les effectifs n'intégraient pas suffisamment de personnes handicapées. Leur montant n'avait plus atteint de tels sommets depuis 2011 (188 millions d'euros).
4 priorités en 2023
Pour l'année 2023, le FIPHFP s'est fixé quatre priorités : la sensibilisation autour du handicap invisible, les conditions de travail des agents handicapés, l'accessibilité de leurs outils de travail numérique et leur évolution professionnelle. Sur ce dernier point, "trop souvent, les employeurs ayant recruté un travailleur handicapé n'ont pas le souci de faire évoluer l'agent, ni d'évoquer avec lui son déroulement de carrière", regrette le FIPHFP, qui veut s'atteler en 2023 à mieux repérer les agents handicapés susceptibles d'être promus.