Kaylea Titford, 16 ans, avait été retrouvée dans des conditions décrites au tribunal comme "indignes de tout animal", après sa mort dans la maison familiale à Newton au Pays de Galles en octobre 2020. L'adolescente pesait alors 146 kilos. Kaylea, qui se déplaçait en fauteuil roulant, est morte à la suite d'une inflammation et d'une infection dues à un ulcère résultant de son obésité et de son immobilité. Sa mère, Sarah Lloyd-Jones, âgée de 40 ans, a été condamnée par la justice à Swansea, au Pays de Galles, à 6 ans de prison et son père, Alun Titford, 45 ans, a reçu une peine de 7 ans et demi d'emprisonnement. Les accusés ont "provoqué la mort (de leur fille) par une négligence choquante et prolongée pendant le confinement", a résumé le juge Martin Griffiths, le 1er mars 2023, à l'annonce de la condamnation. "C'est une affaire horrible qui a mené à la mort d'une enfant complètement dépendante, alitée, vulnérable, handicapée".
Vêtements et draps souillés
Quelques heures avant sa mort, son père l'a entendue crier mais, en réponse, il lui a envoyé deux messages sur son téléphone pour lui demander d'arrêter, a raconté le juge. "Les ulcères sur le corps de Kaylea (...) étaient les pires que l'expert ait vus." La mère de l'adolescente ayant plaidé coupable n'a pas eu de procès, contrairement à son père, qui niait les faits. Devant la justice, ce dernier avait expliqué ne pas s'être occupé de sa fille car il était "paresseux". La jeune femme vivait immobile dans des vêtements et draps souillés, couchée sur des tapis pour chiens. Sa chambre était sale et encombrée, avec des bouteilles d'urine. Les services d'urgence appelés sur place le 10 octobre 2020 ont décrit une odeur de "pourriture" dans la chambre. Des asticots ont été retrouvés sur place et les experts pensent qu'ils se sont nourris du corps, a-t-il été dit lors du procès.
Immobilisée durant la pandémie
L'adolescente, qui était scolarisée avant la pandémie dans un lycée de Newton, était décrite par le personnel comme "drôle et bavarde" mais n'a jamais remis les pieds à l'école après la levée des restrictions. Selon l'accusation, la jeune femme, qui n'était plus suivie sur les plans diététique et physique depuis 2017, n'est pas sortie de son lit pendant la pandémie et son fauteuil roulant est devenu trop petit. Le père de la victime avait affirmé que c'est Mme Lloyd-Jones, qui était une travailleuse sociale, qui avait la responsabilité de s'occuper de leur fille et que lui s'était déchargé de son rôle à la puberté de l'adolescente.
Après le verdict et en raison du caractère "anormalement pénible" de ce procès, le juge a proposé aux jurés d'avoir accès à des services de soutien psychologique et les a exemptés d'être jurés pour les dix prochaines années.