Sifflements, bourdonnements, grésillements... Environ 20 millions de Français sont concernés par des acouphènes, dont 6 millions fréquemment. Un chiffre en constante augmentation... En cause, notamment, la pollution sonore, a fortiori dans les espaces de travail, l'absence de protections individuelles contre le bruit ou encore l'écoute de musique à un volume amplifié. L'association JNA tire la sonnette d'alarme à l'occasion de la 23e édition de la Journée nationale de l'audition : « Le risque sanitaire est présent, et la politique actuelle ne permet pas d'enrayer le phénomène ». Le 12 mars 2020, plus de 2 500 acteurs de la santé et de la prévention seront à pied d'œuvre pour informer le grand public et réaliser des dépistages sur tout le territoire (programme en lien ci-dessous).
Capacités cognitives altérées
Les acouphènes résultent d'un dysfonctionnement du système nerveux auditif. Il en existe deux types : objectifs ou subjectifs. Les premiers sont rares et ne représentent que 5 % des cas. Ils correspondent au bruit d'un organe situé dans le corps humain, comme le sang circulant dans un vaisseau du cou ou de la tête, et peuvent être entendus par une personne extérieure. Les seconds, largement majoritaires, se manifestent par des sifflements, uniquement perçus par le patient. « Les différentes expositions sonores vécues au cours de la journée ont une incidence sur nos capacités cognitives, explique l'association JNA. Elles sont source de stress acoustique qui perturbent la capacité à décoder rapidement les informations sonores reçues par le cerveau. L'impact santé est réel et actif chaque jour tant chez les enfants qu'au sein de la population en activité professionnelle. » Ces gênes auditives peuvent provoquer maux de tête, fatigue, problèmes de concentration, stress ou encore irritabilité et ainsi dégrader la qualité de vie des personnes concernées. Pourtant, elles sont absentes des analyses factorielles lors des diagnostics médicaux et ne restent considérées par les pouvoirs publics qu'associées à une perte auditive due au vieillissement ou à une surdité professionnelle, constate JNA, qui se dit atterrée par un tel « laxisme » et une « politique curative caduque ».
Population « réfractaire » ?
Alors que les neurosciences indiquent la nécessité de corriger la perte des capacités auditives pour garantir de bonnes fonctions cognitives, « les Français demeurent réfractaires », indique-t-elle. Selon l'association, la mise en place de la réforme 100 % santé, qui a pour ambition de garantir l'accès aux soins de première nécessité (dentaires, optiques, auditifs) à tous, devrait aider à infléchir la tendance. « Mais, en l'absence de mise en place d'une politique volontariste spécifiant la nécessité sanitaire, le risque sanitaire et ses coûts insidieux vont continuer à proliférer, estime-t-elle. L'audition est un biomarqueur de santé, et l'inaction est source de comorbidités dont les symptômes sont traités mais, de fait, pas leurs causes réelles. » Les Français ont-ils pris conscience de l'incidence d'une bonne audition sur leur état général? Réponse le 10 mars 2020, lors de la publication de l'enquête JNA-Ifop 2020 dédiée.
En attendant, par prudence, elle conseille l'application dB Live JNA, qui évalue le niveau sonore du lieu dans lequel l'utilisateur se trouve (article en lien ci-dessous).