Promise par Emmanuel Macron, la grande consultation citoyenne en ligne sur les discriminations a été lancée le 8 avril 2021 à Paris par Elisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l'Egalité femmes-hommes et de la diversité et Marc Fesneau, ministre délégué à la participation citoyenne.
8 domaines
Via le site consultationdiscrimination.gouv.fr (en lien ci-dessous), les ministres espèrent recueillir des contributions dans huit domaines : l'emploi, le logement, les transports, la sécurité, l'accès aux loisirs, aux services publics, aux soins et les assurances, banques et mutuelles. "Il n'y aura aucun sujet tabou. Toutes les situations de discriminations doivent être mises sur la table", a assuré la ministre lors d'une conférence de presse à Paris. Toutes les personnes sont invitées à répondre, qu'elles soient victime de discriminations ou pas. Le gouvernement souhaite faire de cette consultation, qui durera deux mois, "un temps fort d'échange et de propositions concrètes et pratiques" ouvert aussi bien aux citoyens qu'aux associations, entreprises et collectivités locales, invitées à s'en faire le relais. Sur la plateforme, trois niveaux de contribution seront possibles, a précisé Marc Fesneau : "évaluer les dispositifs, se prononcer sur les nouvelles mesures et déposer une contribution pour faire des propositions concrètes et partager les bonnes pratiques".
Le handicap, 1er motif de discrimination
Rappelons que, depuis maintenant 4 ans, selon le Défenseur des droits, le handicap est le premier motif de discrimination en France (article en lien ci-dessous). Ce « fléau grandissant », selon l'APHPP (Association nationale pour la prise en compte du handicap dans les politiques publiques et privées), aura donc toute sa place dans cette consultation. L'assocation espère qu'elle « débouchera sur un plan d'action concret », « dans le temps ». Elle suggère, en premier lieu, une « campagne massive d'information et de sensibilisation afin de faire tomber les préjugés et stéréotypes attachés au handicap », notamment dans les écoles. De son côté, AFP France handicap se dit "partie prenante" de cette consultation. Elle encourage "fortement les 12 millions de personnes en situation de handicap et leur famille à participer en nombre à cette expression citoyenne", selon elle une "réelle occasion de faire remonter leurs propositions pour faire reculer les inégalités de traitement".
Un rapport à venir
Prévue jusque fin mai, la consultation fera l'objet d'un rapport rendu public et a pour objectif d'alimenter le Plan national de lutte contre le racisme, l'antisémitisme, la xénophobie et l'homophobie prévu d'ici l'été. La ministre s'est engagée à recevoir au ministère les auteurs des vingt idées les plus plébiscitées dans le cadre de la consultation. Le site renvoie également vers la plateforme antidiscrimination.fr, inaugurée mi-février par Elisabeth Moreno et la Défenseure des droits Claire Hédon, pour accompagner les victimes de discrimination en ligne et via le 3928 (article en lien ci-dessous). Depuis, 3 000 personnes ont contacté ce numéro de téléphone, 800 chats ont été effectués et 20% des utilisateurs ont par la suite saisi le Défenseur des droits, a annoncé la ministre.