Handicap : l'Etat se donne 3 ans pour booster l'emploi

De 2021 à 2024, trois ans pour "accélérer l'inclusion dans l'emploi des personnes handicapées". Le 19 juillet 2021, l'Etat et l'Agefiph ont signé une convention qualifiée de "pas décisif" pour "passer de l'obligation à l'envie".

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Cette annonce avait été faite lors du dernier Comité interministériel du handicap (CIH) du 5 juillet 2021 (article en lien ci-dessous). L'Etat et l'Association de gestion du fonds pour l'insertion des personnes handicapées (Agefiph) ont signé le 19 juillet 2021 une nouvelle convention, en présence de trois ministres travail, handicap et insertion). L'Etat compte ainsi sur ce fonds « pour la mise en œuvre de ses priorités pour l'emploi des personnes en situation de handicap ». Objectif ? Faciliter l'accès à une vie professionnelle, qui, selon le gouvernement, « reste un levier privilégié pour une pleine autonomie ». Elle porte sur trois ans, de 2021-2024, avec un focus spécifique sur le handicap invisible survenu à l'âge adulte ou jeune adulte. « L'accès à l'emploi reste plus compliqué (…) compte tenu de la méconnaissance des recruteurs, souvent démunis face au sujet du handicap qu'ils ne savent pas appréhender, et qui génère encore beaucoup d'idées reçues », remarque le gouvernement.

Quels axes prioritaires ?

En quatre grands axes, cette nouvelle convention insiste sur la nécessité d'accompagner les entreprises, sur le terrain, pour sensibiliser leur personnel au handicap, recruter (notamment par l'apprentissage), outiller les managers afin d'améliorer le maintien en emploi et les amener à structurer leur politique handicap afin, in fine, d'améliorer leur taux d'emploi. Selon Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat au Handicap, les entreprises « doivent passer de l'obligation à l'envie ». Les PME seront également « prospectées et accompagnées » par un conseiller de l'Agefiph pour mettre en place un véritable plan d'actions. Ce partenariat entend également soutenir la montée en compétence des travailleurs via l'alternance et la formation, pour leur permettre, notamment, de passer du secteur protégé (Esat) au milieu ordinaire (article en lien ci-dessous). Il va ensuite « sécuriser leur parcours professionnel au travers de l'offre de compensation ». Pour sa mise en œuvre, cette convention promet une « synergie renforcée entre l'Etat et l'Agefiph », ainsi qu'une « couverture homogène de l'offre de service délivrée sur l'ensemble du territoire national ». Enfin, elle prévoit un « suivi et un pilotage de la performance et du respect des engagements fixés à l'Agefiph », avec des échanges tous les trois mois.

Des améliorations

Selon le gouvernement, « l'accès à l'emploi s'améliore progressivement ». On observe une baisse des demandeurs d'emploi en situation de handicap depuis 2019  tandis que le nombre d'apprentis est passé de 3 500 en 2019 à 6 000 en 2020. Par ailleurs, l'aide à l'embauche du plan de relance mise en place pour faire face à la crise sanitaire actuelle a permis 15 000 recrutements (dont les deux tiers en CDI) depuis janvier 2021. D'autres aides sont d'ailleurs prorogées jusqu'au 31 décembre 2021 (article en lien ci-dessous). « Toutefois, en dépit de l'obligation d'emploi qui pèse sur les entreprises, leur taux d'emploi reste inférieur à 4 % au lieu des 6% prévus par la loi », consent le gouvernement.

Même si Elisabeth Borne, ministre du Travail, voit des « résultats encourageants », elle admet qu'il faut « aller plus loin et continuer à inciter les entreprises ». Elle entend ainsi « faire décoller l'apprentissage des personnes en situation de handicap ». Pour Malika Bouchehioua, présidente de l'Agefiph, cette nouvelle convention est « un pas décisif ».

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"
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