Inflation : une asso réclame la hausse de l'AAH et pensions

Pour faire face à l'inflation galopante qui pénalise davantage les plus précaires, APF France handicap réclame une augmentation significative de l'AAH et des pensions dès le 1er juillet 2022.

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919,86 euros par mois pour l'Allocation adulte handicapé depuis le 1er avril 2022. 16,26 euros de plus qu'en 2021 à taux plein, cela peut-il suffire pour faire face à l'envolée actuelle des prix ? APF France handicap tire le signal d'alarme le 12 mai 2022 dans une lettre ouverte. Pour l'association, il y a « urgence sur le pouvoir d'achat ». Elle demande donc au président de la République et au prochain gouvernement d'augmenter significativement l'AAH, et ce dès le 1er juillet 2022. Sa revendication vaut aussi pour les pensions d'invalidité et les rentes d'accident du travail, ainsi que pour le RSA et l'ASPA (allocation de solidarité aux personnes âgées) « dont bénéficient également de nombreuses personnes en situation de handicap », selon elle.

Sous le seuil de pauvreté

« Pour les 9,3 millions de personnes les plus précaires qui vivent sous le seuil de pauvreté, dont 2 millions de personnes en situation de handicap, la situation devient critique. », alerte l'association ; en France, on est considéré comme pauvre lorsque les revenus mensuels pour une personne seule sont inférieurs à 1 102 euros par mois. Il manque donc aux allocataires AAH 182,18 euros pour atteindre ce plancher. APF France handicap rappelle que, selon l'étude de la Drees intitulée « Comment vivent les personnes handicapées » publiée en 2021, près de 3 personnes sur 10 sont pauvres en conditions de vie (contre un peu plus d'une sur 10 en population générale). La revalorisation de l'AAH et des pensions d'invalidité de 1,8 % au 1er avril 2022 ne permettra pas de compenser l'inflation qui, selon l'INSEE, a atteint 4,8 % en avril 2022 et continuera d'augmenter ces prochains mois. 

Pointé du doigt par l'ONU

Ces conditions de vie précaires des personnes en situation de handicap ont également été soulignées par le Comité des droits de l'ONU en septembre 2021. Dans ses observations sur la politique du handicap en France, il recommande notamment de « revoir les dispositions concernant la reconnaissance et le montant de l'allocation adulte handicapé en consultation avec les organisations de personnes handicapées » et de « rationnaliser les systèmes de soutien de la Sécurité sociale en garantissant l'accès à toutes les personnes handicapées, comme mesure de lutte contre les situations de pauvreté ».

AAH au cœur de la campagne

Comme en 2017, le montant de l'AAH fut au cœur de la campagne présidentielle, presque tous les candidats d'opposition promettant de la réévaluer fortement : par exemple 1 000 euros pour Marine Le Pen, 1 060 pour Nicolas Dupont-Aignan et jusqu'à 1 500 pour Philippe Poutou (article complet en lien ci-dessous). Mais c'est Emmanuel Macron qui a été réélu et, sur cette question, il n'a rien promis ; après l'avoir revalorisée de 90 euros durant son quinquennat, il n'envisageait pas de coup de pouce supplémentaire dans son programme.

Rappelons néanmoins que le candidat-président a rétropédalé lors de l'entre-deux tours, promettant de « bouger » sur la déconjugalisation de l'AAH (le fait de ne plus tenir compte des revenus du conjoint dans son calcul), jugeant ce « couperet absurde » (article en lien ci-dessous). Sans plus de détail, pour le moment...

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr.Toutes les informations reproduites sur cette page sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par Handicap.fr. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, sans accord. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"
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