JOP : un parcours sans obstacle pour les spectateurs handi?

A quelques jours du lancement des Jeux olympiques, les organisateurs assurent que les aménagements sont prêts pour faciliter la mobilité des 300 000 spectateurs handicapés attendus, mais les progrès restent insuffisants pour les associations.

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Un homme prêt à faire une course d’obstacles.

Par Catherine Fay-De-Lestrac

L'objectif des JOP de Paris 2024 ? Un parcours sans obstacles "depuis l'arrivée sur le territoire national", à la porte de l'avion ou du TGV, "jusqu'à la place dans le stade", a assuré Pierre Cuneo, directeur transports de Paris-2024, lors d'un point presse le 19 juillet 2024.

Les échéances et les financements débloqués pour ces Jeux ont permis d'accélérer des projets qui faciliteront toutes les mobilités dans le futur, a-t-il dit. Au-delà des fauteuils roulants, seront concernées des personnes âgées, celles marchant avec difficulté ou munies de poussette ou de bagage.

95 % des trains et RER accessibles

Dès le début des Jeux, 1 000 taxis seront "accessibles", c'est-à-dire adaptés aux personnes handicapées, "contre 200 à 250 en 2022" (Paris 2024 promet 1 000 taxis accessibles aux PMR). Une subvention de 40 % du coût de l'achat de ces véhicules a été attribuée aux artisans taxis pour y parvenir. Côté transports collectifs en Ile-de-France, "240 gares" seront aussi accessibles, ce qui représente "95 % du trafic de trains et de RER", affirme Laurent Probst, directeur général d'Ile-de-France Mobilités. Un investissement de 2 milliards d'euros depuis 2015, soit "le prix d'une ligne de métro". Selon la SNCF, 100 % des 56 gares assurant la desserte des sites de compétition seront adaptées aux personnes à mobilité réduite en Ile-de-France et en régions. 

Lignes de bus et métro adaptées

Côté RATP, les prolongements de ligne (4, 11, 14) le sont également. Des solutions pour annoncer le nom des stations sont mises en place pendant les Jeux pour les personnes déficientes visuelles. Sur les lignes de bus, au moins 70 % des arrêts sont déjà accessibles à Paris. La priorité a été mise sur les transports desservant les sites sportifs, rappellent les responsables concernés. Toutefois pour remédier aux "contraintes" d'un métro parisien centenaire, des solutions temporaires sont prévues : 150 navettes desserviront huit gares parisiennes et proposeront aux personnes en fauteuil de les déposer "au plus près des sites", selon les organisateurs (150 minibus pour PMR pour accéder aux sites olympiques).

Dépose au plus près de l'entrée des sites

Des espaces de stationnement et de dépose au "plus proche de l'entrée des sites" sont aussi prévus pour les véhicules personnels des personnes handicapées, ainsi que des coupe-files. "Nous avons pris l'engagement que 100 % des spectateurs des jeux seraient acheminés en transports collectifs. La seule exception qu'on fait, c'est pour les personnes handicapées", explique Vincent Faye, conseiller transports et mobilités de la Délégation interministérielle aux Jeux olympiques et paralympiques (Dijop).

Mobilisation importante mais héritage décevant

Les associations représentant divers handicaps ont été associées aux groupes de travail. AFM Telethon et APF France Handicap reconnaissent "une mobilisation importante de toutes les parties prenantes pour la séquence des jeux", mais jugent décevant "l'héritage", c'est-à-dire ce qui restera une fois les jeux terminés. "C'est loin de suffire, Paris est en retard par rapport à ce qu'ont fait d'autres villes olympiques comme Barcelone ou Londres", estime Julia Tabath (AFM-Telethon), vice-présidente du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH).

Le métro français a un train de retard 

"En fauteuil roulant, je ne peux prendre que la ligne 14. Les autorités ont privilégié les lignes de bus, qui prennent plus de temps, et cela quand la rampe fonctionne, quand les voyageurs nous permettent de nous installer...", témoigne-t-elle. "La France est en retard et ne fait que se mettre au niveau de ses obligations légales", observe Nicolas Merille, conseiller national accessibilité de APF France handicap. "Le point noir est le métro : hors prolongement de lignes, 3 % des stations de métro sont accessibles. Aux JO de 2012, alors que le métro de Londres est plus ancien et plus profond que celui de Paris, 18 % des stations étaient accessibles", souligne-t-il. "A chaque fois qu'on rénove une station de métro, on doit prendre en compte l'accessibilité, ce qui n'est pas le cas", regrette-t-il.

© Stocklib / alphaspirit

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