De son côté, le demi-frère de l'ancien infirmier de 42 ans, hospitalisé dans un état végétatif depuis plus de 10 ans, a mis en garde contre ce qui pourrait constituer "la première euthanasie légale en France". "Prions pour les médecins, le personnel infirmier et soignant du CHU de Reims qui s'occupent de lui. Prions pour ceux qui ont eu et qui ont encore à décider de son sort", a appelé Eric de Moulins-Beaufort dans cette prière envoyée aux communautés paroissiales et destinée à être lue dimanche lors de la messe. "Prions pour que notre société française ne s'engage pas sur la voie de l'euthanasie", a-t-il ajouté, alors que le débat autour du sort de Vincent Lambert a pris une nouvelle dimension avec l'annonce de l'interruption des soins à partir du 20 mai 2019.
Vers un établissement spécialisé
Le 17 mai, le tribunal administratif de Paris a rejeté un recours en urgence des parents de Vincent Lambert, qui invoquaient "l'atteinte grave et manifestement illégale portée au droit au respect de la vie et au droit au recours effectif, qui constituent des libertés fondamentales". "Vincent n'est pas en fin de vie, on va le mettre en fin de vie dans des conditions horribles et hypocrites. (...) On va le laisser crever de faim et de soif (...) et on va être autour de lui à attendre sa mort pendant trois jours, quatre jours peut-être...", a déploré son demi-frère, David Philippon, auprès de l'AFP. "Son état est stabilisé depuis des années, ce n'est pas un légume. (...) On demande seulement qu'il soit pris en charge. Pourquoi lui refuse-t-on depuis des années l'accès à un établissement spécialisé avec des soins appropriés ?", s'est-il interrogé, évoquant une "raison politique".
1 700 familles dans cette situation
"Notre combat est pour Vincent mais aussi pour les 1 700 personnes dans cette situation : quel message la France envoie-t-elle à ces familles ? Beaucoup sont extrêmement inquiètes des conséquences de la mort de Vincent dans ces conditions." Les parents de Vincent Lambert, Pierre, 90 ans, et Viviane, 73 ans, fervents catholiques, appellent, avec l'association "Je soutiens Vincent", à un rassemblement dimanche après-midi devant l'hôpital de Reims où se trouve leur fils afin de tenter d'empêcher l'arrêt programmé des traitements. L'affaire, devenue un symbole du débat sur la fin de vie en France, déchire sa famille : d'un côté, les parents, un demi-frère et une soeur s'opposent à l'arrêt des soins ; de l'autre, son épouse Rachel, son neveu François et six frères et soeurs du patient dénoncent un acharnement thérapeutique.