Simplifier les procédures de mise en accessibilité du métro « historique » de Paris pour les personnes handicapées et à mobilité réduite. C'est l'une des trois mesures du projet de loi relatif à l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, adopté par le Sénat le 31 janvier 2018. Comme l'a précisé Muriel Jourda, (Les Républicains - Morbihan), rapporteur de la commission des lois, « alors que seuls 3% des stations de métro sont aujourd'hui accessibles », ces jeux « doivent permettre une meilleure intégration sociale des personnes en situation de handicap. Nous devons donc accélérer les procédures administratives et sortir des carcans procéduraux ».
Panne de métro ?
Après avoir validé des mesures sécurisant la liaison rapide CDG Express, les sénateurs se sont inquiétés de l'avenir du Grand Paris Express, projet ferroviaire de grande ampleur dans la région francilienne. La cour des comptes rendait en effet public le 17 janvier 2018 un rapport alarmant sur l'explosion des coûts de ce chantier titanesque. Ses dépenses sont estimées à 38,5 milliards d'euros alors que l'objectif initial était de 25,5. Une première fissure dans le dossier Paris 2024 qui était pourtant un des points clés de sa candidature ! Les retards pris et les difficultés de financement rencontrées pourraient pourtant nuire à leur bon déroulement et, plus globalement, à la gestion de la mobilité en Île‑de‑France. La ministre des Transports, Elisabeth Borne, confirmait, le 17 janvier devant les sénateurs, que le métro du Grand Paris Express ne serait pas prêt pour cette échéance et prépare « un calendrier plus réaliste ».
Accessibilité en surface
« La performance du réseau de transports francilien à l'horizon 2024 a été un argument déterminant » rappelle pourtant Ile-de-France mobilité (anciennement STIF) sur son site internet. Cet organisme chargé des transports en commun dans la région assure que l'effort porte aussi sur l'accessibilité pour les personnes à mobilité réduite et que « d'ici 2024, la totalité des transports collectifs de surface seront accessibles aux personnes à mobilité réduite, ainsi que les principales gares ». Et pour les autres modes ? « La France doit être au rendez‑vous des Jeux olympiques et paralympiques, a expliqué Philippe Bas (Les Républicains – Manche), président de la commission des lois. Il en va de notre crédibilité sur la scène internationale. Six ans et demi nous séparent des Jeux. Ce délai peut paraître confortable mais il est en réalité très court, compte tenu de la lenteur et de la complexité de nos procédures d'urbanisme ».
Le Sénat examinera ce projet de loi déjà adopté par l'Assemblée nationale en séance publique les 6 et 7 février 2018.
Dernière minute du 31 janvier 2018 au soir
Le gouvernement va engager immédiatement la réalisation de nouveaux tronçons du métro du Grand Paris, stratégiques dans la perspective des Jeux de 2024, selon un courrier de la ministre des Transports Elisabeth Borne aux élus franciliens. La Société du grand Paris (SGP), l'établissement public chargé de réaliser le super-métro, va modifier son budget 2018 afin de pouvoir lancer la construction des prolongements nord et sud de la ligne 14 et du tronc commun des lignes 16 et 17 entre Saint-Denis Pleyel et Le Bourget RER, a-t-elle annoncé dans cette lettre datée du 31 janvier 2018. La ligne 14, décrite par Mme Borne comme la "colonne vertébrale du réseau", doit relier Pleyel, où sera installé le village olympique, à l'aéroport d'Orly, et ce tronc commun Pleyel à plusieurs sites olympiques, non loin du centre des médias des JO. Pour les autres lignes du GPE, Elisabeth Borne a précisé comment s'organisera la concertation annoncée par le Premier ministre Edouard Philippe lorsqu'il a reçu les élus vendredi, "afin d'arrêter leur calendrier réaliste de livraison et leurs coûts".