« À l'hôpital, on m'a fait la liste de tout ce que je ne pourrai plus faire. Je suis entrée dans une salle de sport et, là, on m'a dit que c'était à moi de découvrir et fixer mes limites ». C'est par ces mots qu'Emmanuelle Assmann, présidente du Comité paralympique et sportif français, introduit le « Manifeste des acteurs du handicap pour la candidature de Paris 2024 », rendu public le 26 juillet 2017. Son objectif ? Se nourrir de l'énergie déployée autour de la candidature parisienne aux Jeux olympiques et paralympiques pour mettre en mouvement une « société inclusive et solidaire ».
Un niveau d'accessibilité exemplaire
Paris 2024 s'engage en effet fermement à assurer un niveau d'accessibilité exemplaire pour tous les sites de compétitions et à proposer une expérience optimisée des Jeux pour les personnes en situation de handicap. Mais pas que ! Ses ambitions portent plus loin ; dépassant les frontières du sport, elles ont en ligne de mire l'enjeu sociétal. Le comité de candidature s'est fixé trois objectifs pour y parvenir : favoriser une plus grande accessibilité dans la ville et ses infrastructures, développer la pratique sportive amateur et de haut niveau des personnes en situation de handicap et changer le regard de la société sur le handicap. Pour Tony Estanguet, co-président du Comité de candidature Paris 2024 (interview en lien ci-dessous), ces jeux sont « un horizon pour toute la société » qui pourrait la « transformer en profitant de l'élan fédérateur que constitue le plus grand événement au monde ». Le triple champion olympique se dit convaincu qu'ils pourraient « améliorer l'inclusion ».
Prendre conscience de son potentiel
Ce manifeste, déjà signé par une cinquantaine d'acteurs majeurs du handicap, relaie la parole de toutes les personnes en situation de handicap qui « ont la chance de pouvoir pratiquer une activité sportive ». « Si la médecine sauve des vies, le sport peut permettre de se réapproprier sa vie, explique-t-il. Quel que soit le handicap, pratiquer une activité sportive, en amateur ou comme sportif de haut niveau, c'est oublier ses difficultés pour valoriser ses compétences. » L'ambition du Comité de candidature, c'est donc d'offrir à tous, avec ou sans handicap (quel qu'il soit), la possibilité de « prendre conscience de son potentiel pour se sentir pleinement acteurs de sa vie ». Un impact sur les générations à venir selon la triple championne paralympique Marie-Amélie Le Fur pour qui le sport a été « un fil rouge » tout au long de sa vie et lui a permis de « se construire » en tant qu'athlète et citoyenne. Selon la co-présidente du Comité des athlètes Paris 2024, ces Jeux offriraient une « visibilité permettant aux enfants en situation de handicap de se dire que faire du sport c'est possible !».
Un héritage extraordinaire
La rencontre avec les acteurs français du handicap organisée au Sénat le 10 avril 2017 par le Comité paralympique et sportif français et le Comité de candidature Paris 2024 (photo et article en lien ci-dessous), intitulée « Partageons le podium », a été le point de départ d'une collaboration étroite et fructueuse. Si Paris obtient les Jeux, les sept années de préparation, et bien au-delà, pourraient-elles constituer un formidable levier dans un domaine où tant de freins se font sentir ? « Avec Paris 2024, nous souhaitons contribuer à construire une France où chacun a sa place », affirme le manifeste. Les deux entités promettent un « héritage extraordinaire tant dans la qualité et l'accessibilité de nos infrastructures que dans nos comportements et nos regards ». « Ensemble nous sommes prêts à accueillir le Monde en 2024 ! », conclut Ryadh Sallem, champion paralympique. Welcome and share the games !