Mines antipersonnel : un retour inquiétant en Europe

L'ONG Handicap international alerte sur la réintroduction des mines antipersonnel, notamment en Europe, où plusieurs pays se retirent du traité d'interdiction, dans un contexte de tensions croissantes avec la Russie.

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Photo en noir et blanc d’un homme devant un panneau « mine ».

L'ONG Handicap international (HI) s'alarme d'un retour « inquiétant » des mines antipersonnel, notamment en Europe, où plusieurs pays limitrophes de la Russie se sont ou vont se retirer du traité international interdisant ces armes qui tuent et mutilent de plus en plus depuis 2015.

6 pays quittent la Convention d'Ottawa

En juin, la Lituanie, la Lettonie et l'Estonie ont notifié à l'ONU qu'elles quittaient la Convention d'Ottawa, ou Traité sur l'interdiction des mines antipersonnel, ratifié depuis 1997 par 165 États. Puis la Pologne et la Finlande ont annoncé une procédure de retrait, et l'Ukraine a officiellement engagé sa sortie le 29 juin. Tous affirment agir ainsi pour renforcer leur défense face à la Russie, qui n'a jamais adhéré au traité.

L'utilisation massive de ces mines par la Russie

Handicap international « tire la sonnette d'alarme », redoutant un « moment de bascule très inquiétant », car ces pays « envisagent désormais de déployer » ces mines à leurs frontières, selon un communiqué publié le 7 juillet 2025.

La Russie « a massivement utilisé les mines antipersonnel depuis son invasion totale de l'Ukraine en 2022, tandis que des informations indiquent que l'Ukraine en a également fait usage », écrit l'ONG, membre de la Campagne internationale pour interdire les mines (ICBL), lauréate du prix Nobel de la paix en 1997.

Une hausse continue des victimes

L'Observatoire des mines a relevé « une hausse du nombre de victimes annuelles depuis 2015 » dans le monde, rappelle HI. « Chaque année, les enfants représentent entre 40 et 50 % des victimes civiles » de ces armes, jugées illégales au regard du droit humanitaire international parce qu'« incapables de faire la distinction entre un militaire et un civil ». « Elles sont déclenchées par les victimes elles-mêmes, peuvent rester actives pendant des dizaines d'années et, en laissant des traces durables sur les corps et les mémoires, condamnent à la peur (...) des populations pendant plusieurs générations », avertit l'ONG.

Appel à la mobilisation citoyenne

L'ONG basée à Lyon, spécialisée notamment dans le déminage et la fourniture de prothèses, appelle les citoyens à exprimer leur « indignation », notamment lors de la 30e édition des Pyramides de chaussures organisée le 26 septembre prochain en France. Cette manifestation symbolique invite chacun à empiler des chaussures en solidarité avec les victimes mutilées par ces armes.

© Site web de Handicap international

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