Le handicap deviendrait-il fashion ? La marque américaine de vêtements Nordstrom vient en effet de publier son catalogue estival dans lequel des mannequins handicapés prennent la pose. Une jeune femme en fauteuil roulant, un homme avec une prothèse de jambe ou une mannequin amputée d'un bras.
Le pari de la différence
De plus en plus de marques de prêt-à-porter font le pari de la différence. Tout a commencé dans les années 1990 lorsque Benetton, réputé pour ses campagnes provocantes, affiche le sourire d'un jeune trisomique en quatre par trois. Depuis, d'autres ont suivi ce filon marketing atypique. En 2012, Seb, un petit Anglais trisomique apparait dans la nouvelle campagne de Noël de la marque Mark and Spencer parce que sa maman souhaitait que la pub fasse davantage de places aux enfants différents. C'est aussi le cas des magasins Debenhams en Grande Bretagne qui met en lumière des mannequins amputées. On se souvient également de la pub pour un parfum Thierry Mugler, avec une égérie dont le destin a, depuis, basculé, l'athlète Oscar Pistorius. Ou encore Aimee Mullins, athlète et actrice, amputée des deux jambes, qui défile pour Alexander McQueen. Début 2014, c'est au tour de la marque de jeans Diesel de choisir comme emblème Jillian Mercado, une bloggeuse new-yorkaise atteinte de dystrophie musculaire, aux côtés de 23 figures « atypiques ».
Une clientèle diversifiée
Nordstrom a, elle aussi, fait appel à Jillian pour son nouveau catalogue. Un parti-pris de longue date puisque la marque sollicite des personnes handicapées depuis 1991. « Cela reflète bien le panel de clients que nous avons, a déclaré sa porte-parole, Tara Darrow. C'est l'occasion pour eux de se voir dans les magazines ou en ligne. Nous ne faisons pas la promotion du handicap. On trouve juste que ces gens ont un style formidable. » Alors que la mode semble vouloir déposer un voile d'uniformité sur chacun d'entre nous, la diversité des corps serait-elle, finalement, en train d'ébranler certains diktats ?