« Pour rien au monde je ne souhaiterais être débarrassé de mon autisme ». Gwénael, 38 ans, est autiste Asperger. Il travaille pour la société NetApp, spécialiste de la gestion de données, en tant que chef de projet informatique. Quelles forces peut-il apporter à son entreprise ? À l'inverse, quelles faiblesses son manager doit-il prendre en compte ? Inédite, la série La beauté de la neurodiversité au travail met en avant le parcours de ce salarié neuroatypique dans une vidéo de six minutes. Un premier épisode est en ligne depuis janvier 2018 (ci-dessous).
Un management compatible avec la différence
Initiatrice de cette série, Gabrielle Blinet, elle-même autiste Asperger, a eu l'idée de petits reportages vidéo pour présenter des personnes neuroatypiques, c'est-à-dire pourvues d'un fonctionnement neurologique différent et épanouies dans leur environnement professionnel. « J'ai été heureuse une fois au travail durant ma carrière car j'ai eu la chance d'avoir un management compatible avec ma différence cognitive qui m'a permis d'apporter de belles réussites à mon employeur », confie-t-elle. Comme elle, Gabrielle souhaite mettre en avant des salariés, des entrepreneurs, des personnes travaillant en PME (petites et moyennes entreprises) ou au sein de gros organismes publics grâce à une campagne de sensibilisation principalement destinée aux recruteurs. Des personnes neuroatypiques prêtes, comme Gwénael, à partager leur parcours, leurs obstacles et leurs points fors.
« Je l'assume encore plus aujourd'hui »
« J'ai la chance d'avoir une autonomie complète, pour moi c'est primordial, explique ce salarié de NetApp qui dispose de temps de télétravail et d'un environnement adapté. J'ai une facilité naturelle pour analyser des problèmes et les résoudre, prendre un problème sous un angle différent. Ma plus grosse faiblesse concerne les relations sociales. J'ai beaucoup de mal à décoder les émotions des autres ». Grégoire, son manager, salue quant à lui sa capacité à créer une relation de confiance avec les clients, tout en sachant dire non au bon moment. Et Gwénael d'ajouter : « Cela fait deux ans que je suis conscient de mon autisme. Je l'assume encore plus aujourd'hui et je ne pourrai pas devenir quelqu'un d'autre. C'est ce qui fait que je suis talentueux dans mon métier ».
Stopper le gâchis de talents
Travailleurs dyslexiques, dyspraxiques, dyscalculiques ou porteurs de TDAH (troubles de l'attention avec hyperactivité)… D'autres profils de personnes neuroatypiques en entreprise devraient être mis en avant dans les prochains épisodes. Sur demande, l'équipe de La beauté de la neurodiversité au travail peut organiser une projection en entreprise à l'occasion d'une conférence, d'un atelier ou d'un débat. La séance peut par ailleurs être suivie d'une présentation d'entreprises européennes et nord-américaines ayant fait le choix de la neurodiversité « comme levier d'innovation ». Les neuroatypiques sont sculpteurs, peintres, écrivains, artisans d'art, artisans cadres, ouvriers, médecins, agriculteurs… Pour Gabrielle Blinet, c'est « une mine d'or neuroatypique qui est enfouie sous les pieds des dirigeants français, publics ou privés. Il serait dommage de prolonger ce gâchis de talents ».
© La beauté de la neurodiversité au travail