Dernière minute du 16 novembre 2020
A l'occasion du CIH (Comité interministériel du handicap), Jean Castex annonce que cette prime, initialement prévue jusqu'au 28 février 2021, est reconduite jusqu'au 30 juin 2021. Cette modification a été apportée dans l'article ci-dessous.
Article initial du 7 juillet 2020
Le 6 octobre 2020, un décret (en lien ci-dessous) officialise la création d'une prime à l'embauche des travailleurs handicapés, annoncée le 26 août 2020 par le Premier ministre Jean Castex dans le cadre du plan France relance (article en lien ci-dessous).
Pour qui, comment ?
D'un montant maximal de 4 000 euros pour un temps plein, elle vise, dans un contexte économique durci par la crise sanitaire, à dynamiser leur recrutement. Cette aide financière exceptionnelle est attribuée aux entreprises et associations (secteur marchand ou pas) du privé, quelles que soient leur taille et leur secteur d'activité, qui embauchent entre le 1er septembre 2020 et le 30 juin 2021 un salarié ayant une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH), en CDI ou CDD d'au moins trois mois et rémunéré jusqu'à deux fois le SMIC.
Elle est versée par tranche trimestrielle sur une période d'un an, au prorata du temps de travail et de la durée du contrat. Pour en bénéficier, les employeurs pourront faire leur demande sur la plateforme digitale de l'Agence de services et de paiement (ASP) à compter du 4 janvier 2021. Cette aide est similaire à celle proposée pour les jeunes de moins de 26 ans, mais sans limite d'âge en cas de handicap. Elle est cumulable avec tout autre dispositif dont les aides de l'Agefiph (Fonds dédié à l'emploi des personnes handicapées dans le privé).
100 millions au total
Le gouvernement assure ainsi « s'engager à soutenir spécifiquement les personnes en situation de handicap », « personne ne devant rester sur le bord de la route », plaide Elisabeth Borne, ministre du Travail. Pour Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat au Handicap, « devenir un entrepreneur inclusif ne se décrète pas, les employeurs doivent être accompagnés afin de dépasser les idées reçues ». Elle entend « faire sauter tous les verrous qui freinent encore le recrutement des candidats en situation de handicap », via, notamment, ce levier financier qualifié de « majeur ». Au total, 100 millions d'euros (65 millions en 2020 et 35 en 2021) doivent être débloqués ; jusqu'à 30 000 personnes pourraient être concernées.
Mobilisation générale ?
Une mobilisation nécessaire, selon Sophie Cluzel, pour assurer un rebond après une « dynamique positive qui commençait à porter ses fruits ». Le nombre de demandeurs d'emploi en situation de handicap était en effet passé en dessous de la barre symbolique des 500 000 fin 2019. Mais, depuis, une déflagration est passée par là... Les inquiétudes émergent pour ce public qui risque d'être plus fortement exposé à ses aléas. Pour Arnaud de Broca, président du Collectif handicaps, « cette mesure nécessaire ne suffira pas » ; il compte sur les négociations qui s'ouvrent dans l'agenda social pour prévoir un volet handicap et surtout tenir compte des questions de maintien dans l'emploi et de licenciements pour inaptitude, « un enjeu majeur » car ils « risquent de se multiplier ». Il y a, selon lui, des « leviers multiples à activer pour ne pas arriver à la catastrophe annoncée ».
Du répondant dans les entreprises ?
La ministre entend mobiliser l'ensemble des entreprises pour « leur rappeler ce que le gouvernement met à leur disposition ». Elle assure que, dans le champ de l'emploi, « le handicap ne sera pas une variable d'ajustement » et se veut encourageante : « Il y a du répondant de la part des entreprises ». Elle compte également sur l'impact du Duoday. Cet évènement, qui propose de créer des binômes de travailleurs handi/valide le temps d'une journée, se fera peut-être pour certains, cette année, en virtuel mais reste l'occasion d'interpeller les acteurs de l'emploi sur le potentiel des travailleurs en situation de handicap. Rendez-vous le 19 novembre 2020, dans le cadre de la Semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées (SEEPH).