Psychiatrie : 40 millions de plus pour financer un plan

La ministre déploie des moyens pour sauver la santé mentale du naufrage. Elle promet des logements inclusifs, le renforcement de la filière de pédopsychiatrie, plus de lits... Et la nomination d'un délégué ministériel en santé mentale.

• Par
Illustration article Psychiatrie : 40 millions de plus pour financer un plan

Quarante millions d'euros seront mobilisés cette année pour financer les mesures dévoilées en juin par le gouvernement pour la psychiatrie et la santé mentale, a annoncé le 24 janvier 2019 la ministre de la Santé Agnès Buzyn aux professionnels du secteur réunis à Paris. Formation des étudiants aux "premiers secours en santé mentale", prévention du suicide ou encore développement de la pédopsychiatrie figuraient au menu de la feuille de route présentée cet été par la ministre pour améliorer les conditions de vie, l'accompagnement et l'accès aux soins des personnes souffrant de troubles psychiques.

100 millions au total

Ces 40 millions viennent s'ajouter "en 2019 aux 64 millions d'euros issus des crédits dégelés exceptionnellement dans leur intégralité en décembre 2018", ainsi qu'à la rallonge "pérenne" de 50 millions d'euros annoncée à la même période (article en lien ci-dessous). Dix millions supplémentaires pour la création d'un fonds d'innovation organisationnelle en psychiatrie ont été annoncés en décembre, a rappelé le ministère dans un communiqué. "Au total (...) ce sont 100 millions supplémentaires par an pour la psychiatrie et la santé mentale, dès cette année", a fait valoir la ministre au Congrès de l'encéphale à Paris, reconnaissant "les impatiences légitimes" de son auditoire.

Quelles mesures ?

Les 40 millions annoncés jeudi serviront notamment, selon Agnès Buzyn, à développer "l'offre de logement pour les personnes ayant des troubles psychiques" avec le financement, à hauteur de 15 millions d'euros, d'"environ 250" habitats inclusifs, "troisième voie entre l'hébergement en établissement et le logement autonome". Mais aussi à améliorer l'accompagnement des personnes handicapées psychiques vers et dans l'emploi, les crédits dédiés étant portés à 7 millions d'euros en 2019, contre 5 millions en 2018. La ministre a par ailleurs annoncé "le renforcement de la filière de pédopsychiatrie par la création de 10 nouveaux postes de chefs de cliniques", l'augmentation du nombre de "lits et de places dédiés (...) en priorité dans les départements où elles s'avèrent faibles ou inexistantes", et la nomination de six praticiens hospitalo-universitaires titulaires, portant le nombre d'universitaires à 47 en 2019.

Un délégué ministériel à la santé mentale

Mme Buzyn a en outre promis de nommer un "délégué ministériel à la psychiatrie et la santé mentale" et de lancer une "mission sur l'évolution des centres médicopsychologiques (CMP)" pour favoriser la coopération entre l'hôpital et les professionnels de santé de proximité comme les médecins généralistes. Prévue par le plan santé du gouvernement dévoilé en septembre, la création dès la rentrée 2019 d'une formation en deux ans d'infirmiers de pratiques avancées (aux compétences élargies, ndlr) en psychiatrie a par ailleurs été confirmée jeudi par la ministre.
Ces annonces interviennent deux jours après une manifestation ayant rassemblé quelque 300 infirmiers, médecins ou proches de malades à Paris à l'initiative de plusieurs syndicats et collectifs mobilisés ces derniers mois dans des hôpitaux psychiatriques à Amiens, Rouen ou encore au Havre pour réclamer plus de moyens humains (article en lien ci-dessous).

© Michel Pourny, prise lors de la manif pour la psychiatrie le 22 janvier 2019 à Paris

Partager sur :
  • LinkedIn
  • Twitter
  • Facebook
« Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© (2024) Agence France-Presse.Toutes les informations reproduites sur cette page sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations ».
Commentaires0 Réagissez à cet article

Thèmes :

Rappel :

  • Merci de bien vouloir éviter les messages diffamatoires, insultants, tendancieux...
  • Pour les questions personnelles générales, prenez contact avec nos assistants
  • Avant d'être affiché, votre message devra être validé via un mail que vous recevrez.