« Liberté, égalité, accessibilité. » Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées le 15 mai 2025 à Paris pour dénoncer l'application « parcellaire » de la loi historique de 2005 sur le handicap et la réponse « décevante » du gouvernement, appelant à un « sursaut citoyen ».
« La République c'est nous aussi ! »
« Handicap, stop à l'apartheid social. » « Pour une République qui respecte les droits qu'elle vote. » « La République c'est nous aussi », peut-on lire sur les pancartes brandies par les manifestants, dont une grande partie en fauteuil roulant, réunis place de la République à l'appel d'APF France handicap. « Pour la huitième année consécutive, le handicap reste la première cause de discrimination en France et on s'étonne de notre impatience », a déclaré la présidente de l'association Pascale Ribes (Le handicap, 1er motif de discriminations depuis 8 ans).
L'accessibilité, un enjeu collectif
« Il faudrait nous satisfaire de promesses, de morceaux de liberté ? Ça suffit ! », a-t-elle ajouté, appelant la société civile à se mobiliser sur cette question. « C'est un problème qui concerne l'ensemble de la société », abonde Claire, Bordelaise de 53 ans. « Quand on met un euro dans l'accessibilité, c'est également dans l'accessibilité pour les personnes âgées, pour les parents qui ont des poussettes, pour la personne qui a un accident du travail et qui se retrouve momentanément en fauteuil. »
Une loi ambitieuse insuffisamment impliquée ?
Principale loi sur le handicap depuis 1975, la loi du 11 février 2005 « pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » vise notamment à rendre les lieux publics et transports accessibles dans un délai de 10 ans. Elle crée également un droit à compensation, permettant la prise en charge par la collectivité de dépenses liées au handicap et comporte des mesures pour l'intégration scolaire et l'insertion professionnelle. Vingt ans après, ces mesures sont pourtant loin d'être appliquées, déplorent les associations, qui s'étaient déjà mobilisées le 10 février dernier (20 ans loi handicap : une manif contre les "droits bafoués").
Face aux critiques, le gouvernement a assuré qu'il allait donner un coup « d'accélérateur » en matière d'accessibilité, promettant une « ère de rupture » et la fin des « dérogations ».
L'exigence de droits égaux
« On se mobilisera jusqu'à ce que toutes les personnes handicapées aient les mêmes droits que les autres dans notre pays », a prévenu Michaël Jeremiasz, champion paralympique de tennis fauteuil et président de l'association Comme les autres. « Nous exigeons l'accès libre et entier à la cité, on exige d'avoir accès au logement, à la santé, à l'éducation, à l'emploi, au sport, à la culture, au loisir, à la sexualité », a-t-il martelé.
En France, entre 5,7 millions et 18,2 millions de personnes de cinq ans et plus présentent un handicap, allant d'une limitation fonctionnelle à des pathologies très lourdes, selon les derniers chiffres officiels publiés en novembre 2024.
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