Seulement 2 % des budgets nationaux de la santé et moins de 1 % de toute l'aide internationale à la santé sont consacrés à la santé mentale, selon un rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) rendu public le 17 juin 2022. Elle appelle donc toutes les nations à investir davantage dans ce domaine. Même avant la pandémie de Covid-19, près d'un milliard de personnes vivaient avec un trouble mental, souligne l'agence des Nations unies dans sa plus large étude sur la santé mentale mondiale réalisée en deux décennies.
Des dépressions en hausse
Pendant la première année de pandémie, les taux de dépression et d'anxiété ont augmenté d'un quart. Mais l'investissement n'a pas pour autant augmenté. « Tous ces chiffres sont très, très bas », a déclaré Mark Van Ommeren, de l'unité de santé mentale de l'OMS, lors d'une conférence de presse. Ce rapport souligne à quel point « la souffrance est énorme » à travers le monde, a-t-il ajouté. Selon le rapport, environ une personne sur huit dans le monde vit avec un trouble mental. C'est pire pour ceux qui vivent dans des zones de conflit, où l'on estime qu'une personne sur cinq en souffre. Les jeunes, les femmes et les personnes déjà touchées par ce type de problèmes ont été plus durement impactés par le Covid et les restrictions qui en résultent, a déclaré M. Van Ommeren.
1 décès sur 100 dans le mone
Le « Rapport mondial sur la santé mentale » a également mis en évidence de vastes écarts entre pays concernant l'accès aux soins ; alors que plus de 70 % des personnes avec des psychoses reçoivent un traitement dans les pays à revenu élevé, ce taux tombe à 12 % dans ceux à faible revenu. Le rapport appelle à mettre fin à la stigmatisation liée à la santé mentale, soulignant que vingt pays criminalisent encore la tentative de suicide. Il rappelle que si une tentative de suicide sur 20 entraîne la mort, le suicide représente toujours plus d'un décès sur 100 dans le monde. « Investir dans la santé mentale est un investissement pour une vie et un avenir meilleurs pour tous », a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, cité dans un communiqué.
Au même moment, en France, le Défenseur des droits dresse un constat identique, concernant plus particulièrement le public jeune (article en lien ci-dessous). Anxiété, idées noires, voire même suicides... La situation est jugée « critique », accentuée par la crise sanitaire. Il tire une nouvelle fois la sonnette d'alarme, fait une trentaine de recommandations et réclame en urgence un plan d'action.