Santé mentale : une nouvelle approche globale en Europe?

600 milliards par an, c'est le "coût de l'inaction face aux problèmes de santé mentale" dans l'Union. Pour changer la donne, la Commission européenne annonce une nouvelle approche globale qui mise notamment sur la prévention et la détection précoce

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« On a le droit de ne pas aller bien, et il nous incombe de veiller à ce que toute personne demandant de l'aide y ait accès », affirme Stella Kyriakides, commissaire européenne à la santé et à la sécurité alimentaire. Souhaitant prendre les problèmes de santé mentale « à bras le corps », la Commission européenne annonce le 7 juin 2023 la mise en place d'une nouvelle approche globale afin de la mettre sur un pied d'égalité avec la santé physique. Elle met ainsi en œuvre l'engagement de la présidente Von der Leyen lors de son discours sur l'état de l'Union européenne en septembre 2022.

Santé mentale : 600 milliards par an

Avant la pandémie de Covid-19, une personne sur six était concernée au sein de l'UE, « situation qui s'est aggravée avec les crises sans précédent des dernières années », observe la Commission. « Le coût de l'inaction est considérable » : 600 milliards d'euros par an*, soit plus de 4 % du PIB dans l'ensemble des pays de l'Union ! Et cette somme continuera d'augmenter, selon la Commission, « compte tenu des défis mondiaux liés aux changements sociaux, politiques et environnementaux, à l'intensification de la numérisation, aux pressions économiques et aux changements radicaux sur le marché du travail ». Or « une entreprise qui ne dispose pas d'une main-d'œuvre en bonne santé ne peut pas réaliser son potentiel de productivité ; il y a donc un impératif à la fois social et économique à s'attaquer à cette tendance croissante », alerte Nicolas Schmit, commissaire européen à l'emploi et aux droits sociaux.

Prévention et détection précoce

Avec vingt initiatives phares et des financements de 1,23 milliard d'euros, la Commission entend soutenir les 27 « en accordant la priorité aux personnes et à leur santé mentale ». Cette initiative s'articule autour de trois « principes directeurs » : une prévention adéquate et efficace, l'accès à des soins et à des traitements de qualité et abordables et la réintégration dans la société après un mieux-être. Les enjeux majeurs ? Promouvoir la bonne santé mentale par l'intermédiaire de la prévention et de la détection précoce, au travail et en dehors, protéger les mineurs ou encore répondre aux besoins des groupes vulnérables, comme les migrants et les personnes déplacées d'Ukraine. « Cette approche trans-sectorielle aborde la problématique de la santé mentale dans l'ensemble des politiques afin de reconnaître les multiples facteurs de risque de la maladie », explique la Commission. Une étape cruciale pour un « Vieux continent » en meilleure santé ?

* Panorama de la santé Europe - Europe 2018

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr"
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