Élisabeth et son chien guide, Fadja, comme beaucoup d'autres, rencontrent des barrières à leur libre circulation. « On empêche Fadja d'entrer dans beaucoup de magasins, surtout d'alimentation, ou même à La Poste. Il faut se justifier, parlementer », soupire la jeune femme déficiente visuelle. Pourtant, la loi du 11 février 2005 rend obligatoire l'accès des chiens guides d'aveugles et d'assistance aux transports, lieux ouverts au public, ainsi qu'à ceux permettant une activité professionnelle ou éducative. Un refus peut entraîner une amende allant jusqu'à 450 euros. « Nous avons choisi de privilégier la pédagogie et la sensibilisation du grand public et des commerçants », a expliqué la secrétaire d'État chargée du Commerce, Martine Pinville, en inaugurant mardi 22 septembre 2015, aux côtés de la Fédération française des associations de chiens guides d'aveugles (FFAC), un pictogramme à apposer à l'entrée des établissements recevant du public.
Affirmer l'accès des 1 500 chiens guides
Un côté bleu, représentant un chien guide, signifie que son accueil est obligatoire, l'autre côté, rouge, rappelle que les autres chiens sont interdits. « Il est regrettable que les personnes en situation de handicap soient obligées d'afficher leurs droits. Mon voeu le plus cher serait l'inutilité de ce pictogramme ! », a dit le président de la FFAC Paul Charles avant de fixer, avec Martine Pinville, l'autocollant sur plusieurs commerces du quartier de la Bourse. L'évènement s'est déroulé dans le cadre de la 4e Semaine du chien guide d'aveugle. La secrétaire d'État chargée des personnes handicapées, Ségolène Neuville, n'a pu être présente suite à des soucis de transport aérien.
Quelque 1 500 chiens guides sont aujourd'hui en activité en France. Mais moins de 1% des personnes déficientes visuelles bénéficient d'un tel compagnon, faute de disponibilités. Le chien « diplômé » sait éviter les obstacles, trouver le passage piéton ou l'arrêt de bus et obéit à 50 ordres grâce à sa formation.