La diffusion de la 5e saison de Skam a débuté lundi 6 janvier sur Slash, l'offre numérique de France Télévisions destinée aux jeunes. Le lycéen Arthur y fait face à une perte subite de son ouïe : paniqué, effrayé par le regard des autres, il s'isole (épisode 1 de 18 min en intégral ci-contre). Avant de trouver des solutions avec ses proches, a expliqué l'équipe le 13 janvier 2020 lors d'une conférence de presse.
Un écrin de bienveillance
Après le harcèlement, l'homosexualité ou la recherche de la foi, "l'idée était de profiter de l'écrin de bienveillance de la série pour traiter cette problématique", a souligné Sened Dhab, directeur de la fiction numérique chez France Télévisions. Mais aussi "de rendre hommage à la sensualité et au courage de ce monde-là", a lancé le réalisateur David Hourregue. Les producteurs se sont appuyés sur l'expertise de l'International Visual Theatre, un lieu culturel parisien dédié à la culture sourde. Toute l'équipe technique a reçu quelques heures de formation à la langue des signes.
Une nouvelle génération
Pour l'acteur principal Robin Migné (Arthur), cette saison a été "une aventure hors normes", à laquelle il n'était "pas préparé". "C'est une autre façon de vivre, il n'y a pas de sons, pas de musique, et c'est normal". Le réalisateur a joué sur ce thème, en plongeant le spectateur dans le monde du silence à plusieurs reprises. David Hourregue raconte s'être senti lui-même "handicapé" face à une sourde dont il était tombé amoureux. "Le monde des sourds a une vraie culture propre", a souligné Winona Guyon, actrice sourde qui joue avec talent Noée, la guide d'Arthur dans ce monde nouveau. Lucas Wild (Camille), un autre acteur (et youtubeur) sourd qui l'accompagne, souligne qu'il "y a des gens qui signent, qui parlent qui entendent un petit peu". Winona Guyon considère qu'elle fait partie d'une "nouvelle génération qui a envie de casser cette séparation entre le monde qui signe et le monde qui parle".
Etre un miroir
La série, initialement adaptée d'un format norvégien, a un double objectif pour le service public, selon Antonio Grigolini, le directeur de Slash : "être un miroir", "s'inscrire dans le quotidien de son public", composé essentiellement de jeunes adultes, avec sa diffusion au compte-gouttes sur les réseaux sociaux ; mais aussi lutter "contre la solitude", leur montrer qu'ils peuvent être soutenus dans leurs épreuves. Outre cette nouvelle saison 5 et une 6e en cours de montage, la PDG de France Télévisions Delphine Ernotte a indiqué début janvier être "en discussions pour la 7 et la 8".