Sofia, avec trisomie : le nouvel "ange" de Victoria's Secret

L'ambition de Victoria's secret ? Vendre du rêve, grâce à ses "anges", une armada composée des plus beaux mannequins de la planète. Un rêve devenu réalité pour Sofia Jirau, top-modèle avec trisomie 21 qui entend ainsi briser diktats et préjugés.

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Un nouvel « ange » fait une entrée fracassante au paradis de la lingerie, alias Victoria's Secret. Son nom : Sofia Jirau. Son truc en plus ? Un chromosome, le 21 plus exactement. En février 2022, cette Portoricaine de 25 ans devient égérie de la marque américaine aux côtés des plus beaux mannequins de la planète. Une première dans l'univers si élitiste et ultra normé de la mode et un coup de poker pour la griffe ailée, longtemps accusée de promouvoir des corps parfaits. Posant pour la campagne inclusive « Love cloud collection » (nuages d'amour, en français) aux côtés de 17 femmes avec des béquilles, rondes, noires, enceintes ou seniors, Sofia Jirau brise ces stéréotypes et encourage les femmes à être fières de leur corps, en direct de son « petit nuage »...

Mannequin et femme d'affaires ambitieuse…

Cette carrière, elle en a rêvé. Mais pas seulement. Elle s'est donné les moyens de l'atteindre. A dix ans, elle le sait, elle le sent : « Je serai top model et femme d'affaires », répète-t-elle devant son miroir. Quinze ans plus tard, c'est chose faite. Un destin tout tracé ? Pas tout à fait. Placée dans un établissement spécialisé dès son plus jeune âge, ce n'est qu'à six ans qu'elle intègre l'école primaire de Porto Rico pour suivre un « parcours classique ». C'est là qu'elle fait ses armes, se battant contre les préjugés et les remarques désobligeantes de ses camarades. Pas une fois, elle ne lâche son objectif de vue. A 19 ans, elle décroche son diplôme de fin d'études avant d'être repérée par une photographe de mode. Les choses s'enchaînent. Vite. Elle pose pour plusieurs magazines, foule ses premiers podiums puis défile à la Fashion week de New York en 2020 pour la créatrice de robe Marisa Santiago. Sa participation fait sensation au sein du Graal de la mode, qui lui ouvre les pages du magazine Vogue et lui permet de lancer Alavett (comprendre « I love it »), une boutique en ligne proposant objets du quotidien et vêtements, réalisant ainsi son deuxième rêve, diriger une entreprise. Son credo ? « A l'intérieur comme à l'extérieur, il n'y a pas de limites ! »

... et inspirante

La top-modèle souhaite ainsi transmettre un message d'espoir aux personnes avec trisomie 21 : « Nous pouvons travailler dur, décrocher un poste et même créer des entreprises... Dites-vous bien qu'il n'y a rien que l'on ne puisse faire », déclarait-t-elle sur la chaîne NBC. « Je suis née pour ça et je veux montrer au monde que j'ai tout ce dont un mannequin a besoin pour briller », martèle Sofia Jirau sur son compte Instagram. Depuis la publication de son post, des dizaines de milliers de messages de soutien affluent, de mannequins, de personnalités publiques, de personnes en situation de handicap mais aussi d'internautes simplement « admiratifs ». Les uns vantent sa détermination à toute épreuve, les autres saluent son engagement pour l'inclusion, certains la remercient d'être une source d'inspiration, tous l'incitent à poursuivre son combat. « Ce n'est que le début... », leur promet-elle.

La trisomie 21, à la mode ?

Depuis plusieurs années, le monde « diktatorial » de la haute couture, de même que celui de la beauté, semble peu à peu s'ouvrir à la différence, surfant sur la vague du « body positive ». En 2019, Kate Grant, égérie de la marque de cosmétiques Benefit, ouvrait le bal en vantant les mérites d'un mascara. En 2020, la marque de luxe Gucci jetait son dévolu sur Ellie Goldstein, une jeune mannequin britannique de 18 ans porteuse de trisomie 21 pour promouvoir, elle aussi, son nouveau mascara, « L'obscur » (article en lien ci-dessous). Idée « lumineuse » ! L'Australienne Madeline Stuart fait, quant à elle, sensation à chacune de ses apparitions depuis plus de cinq ans. En 2017, elle passait de mannequin à styliste en présentant sa marque « 21 reasons why » à la Fashion week de New York. Alors véritable volonté de mettre en lumière la différence ou simplement de redorer le blason de marques accusées de discriminations ? Sans doute un peu des deux... Mais un rêve après l'autre.

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr"
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