Depuis l'enfance, Dergin Tokmak est atteint de poliomyélite. Pourtant, son handicap ne l'a jamais empêché de poursuivre son objectif : devenir danseur. Il apprend à se déplacer à la force des bras et, grâce à sa détermination et son courage, sa carrière décolle. Il devient danseur professionnel sous le nom d'artiste Stix.
Rien n'est impossible
« Je veux inspirer la prochaine génération afin que les gens puissent voir qu'aucun handicap n'est trop grand ou restrictif pour empêcher quelqu'un de danser. Mon espoir en tant qu'artiste est de montrer au monde qu'il y a une âme créative dans chaque personne, qu'elle ait ou non un handicap », affirme Dergin Tokmak. Ce danseur espère que son parcours pourra inspirer les jeunes générations. Prouver que, dans la vie, rien n'est impossible, peu importent les difficultés. C'est également le message que Toyota veut rendre universel. Le constructeur japonais a lancé, en février 2018, une campagne universelle pour les Jeux olympiques et paralympiques de Pyeongchang, intitulée Start your impossible, dans laquelle on retrouve ce danseur de haut vol (articles et vidéo en lien ci-dessous). Dans l'un des spots, Dergin Tokmak dévoile l'étendue de ses talents dans un numéro de danse impressionnant et raconte son parcours, semé d'embûches...
La danse, une révélation
Tout n'était en effet pas gagné pour lui... Fils d'immigrés turcs, Dergin naît à Augsbourg, en Allemagne, en 1973. Peu avant un an, il est touché par la poliomyélite, une maladie infectieuse contagieuse qui le laisse définitivement paralysé des membres inférieurs. C'est à douze ans, en regardant Breakin', un film de break dance américain, qu'il se découvre une passion folle pour cette discipline. Le personnage principal est lui aussi dans l'incapacité d'utiliser ses jambes mais s'appuie sur deux béquilles pour faire ses acrobaties. C'est en lui que le jeune garçon puise son inspiration. Il s'entraîne en compagnie de son meilleur ami et de son cousin qui, eux aussi, sont pris dans la vague hip hop. Il comprend rapidement qu'il réellement doué pour la danse. Près de chez lui, un centre organise des battles de break dance. Sans hésiter, Dergin intègre le cercle et se prend au jeu. Son talent ne passe pas inaperçu et c'est à cette époque qu'il commence à se faire un nom sur la scène hip-hop allemande. Le jeune homme de 18 ans se produit alors dans une boîte de nuit d'Augsbourg.
Une ascension fulgurante
Avec cinq autres danseurs, il monte un groupe de break dance : « Da F.U.N.K » (Funky united nation krew) en 1992. Le collectif part en tournée dans 12 villes allemandes et se produit avec RUN-DMC, un célèbre groupe de hip-hop américain. L'année suivante, Dergin apparaît dans plusieurs émissions allemandes et suisses, puis part un an en tournée à travers l'Europe avec un autre groupe. Si son nom commence à être connu sur le continent, il rêve d'une carrière internationale. En 2001, il s'envole pour les Etats-Unis, participe à un festival de danse urbaine et tourne une publicité pour la chaîne américaine BET.
Consécration avec le Cirque du soleil
Mais la consécration arrive lorsqu'il est recruté par le flamboyant Cirque du soleil, en 2003. À cette époque, la troupe recherche un nouvel artiste, plus précisément un acrobate et danseur sur béquilles, pour interpréter le rôle d'un ange dans le spectacle Varekai. Ce personnage est taillé sur-mesure pour le danseur allemand qui s'empresse d'auditionner. L'acrobate fait parvenir sa candidature et, deux semaines plus tard, il rencontre la directrice du spectacle à Montréal (Québec). Le courant passe immédiatement, et Dergin intègre la troupe. Aujourd'hui encore, il se produit sur les scènes du monde entier…