Trois mineurs qui avaient agressé un jeune handicapé mental et posté les images sur Facebook ont été condamnés à des peines de prison avec sursis par le tribunal pour enfants de Grenoble, a-t-on appris le 11 mars 2015, auprès de leurs avocats, confirmant une information du Dauphiné Libéré. L'un d'eux, qui n'était pas présent au procès, a été condamné à trois mois de prison assorti d'un sursis de mise à l'épreuve de deux ans comprenant notamment une obligation de soins, le dédommagement de la victime et l'interdiction de la fréquenter. Les deux autres prévenus ont été condamnés à des peines respectives de deux mois et un mois de prison avec sursis simple ainsi qu'à une mesure de liberté surveillée jusqu'à leur majorité.
Des images sur le net
Les trois adolescents, âgés de 14, 15 et 16 ans, inconnus des services de police jusque-là, étaient poursuivis pour avoir agressé un jeune handicapé mental de 18 ans à Fontaine, près de Grenoble, en février 2014. Ils avaient ensuite posté la vidéo sur le réseau social Facebook. Sur ces images, on voyait deux jeunes tenir leur victime par les bras, la bousculer, puis la pousser dans un plan d'eau, lui immergeant les pieds et les mollets. Ne souffrant que d'un hématome à la joue, la victime s'était vu prescrire trois jours d'interruption temporaire de travail (ITT).
Un emballement médiatique
En pleine campagne pour les élections municipales, l'affaire avait connu une forte médiatisation après la diffusion d'un communiqué de Marie-Arlette Carlotti, alors ministre chargée des personnes handicapées, dénonçant une vidéo «terriblement choquante», une «agression barbare» et un «crime». «Ce jugement ramène cette affaire à de plus justes proportions», s'est félicité mercredi Me Laure Rimlinger, avocat d'un des prévenus. «Je suis satisfait que le tribunal ait statué sur des considérations juridiques (...) et non au regard du retentissement médiatique de l'affaire suscitée par la mise en ligne de la vidéo», a abondé Me Arnaud lévy-Soussan, avocat d'un autre prévenu. Il y un an, le procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, avait lui aussi évoqué un «emballement médiatique (...) sans rapport avec la gravité intrinsèque des faits».