9 %, c'est le nombre de spots de pub sous-titrés. Pour leur version audiodécrite, ce chiffre tombe à moins de 1 %, selon l'Association des agences-conseils en communication (AACC) et l'Union des marques. Malgré l'engagement de l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), ex CSA, pour une meilleure représentation des personnes en situation de handicap à l'écran et, par définition, un meilleur accès aux contenus télévisés (Lire : TV : la représentation du handicap franchit la barre de 1 %), notamment à l'horizon de Paris 2024, les (mauvaises) habitudes peinent à changer dans la pub !
7 millions de téléspectateurs exclus
Pourtant, les marques ont tout à y gagner. D'abord parce qu'elles excluent pour le moment plus de 7 millions de clients potentiels, dont 1,7 million de « consommateurs » aveugles ou malvoyants et près de 5,4 millions sourds ou malentendants. Ensuite parce que le coût de mise en accessibilité est modique, « quelques centaines d'euros par film » selon l'AACC et l'Union des marques. Ces dernières répondent point par point aux craintes des annonceurs, notamment au sujet des délais de production : « Il suffit d'anticiper et de prévoir de 48 à 72 heures dans un planning de plusieurs semaines. Cela ne devrait pas retarder une production ».
Une démarche "win-win"
D'un point de vue commercial, il s'agit donc d'une démarche « win-win » : 75 % des personnes déficientes visuelles déclarent qu'une marque qui fait le choix d'audiodécrire ses campagnes de pub influence positivement leur perception, d'après une enquête de la Confédération française pour la promotion sociale des aveugles et amblyopes (CFPSAA) et de l'association Sébastien Joachim kicks blindness. « Aujourd'hui, ce n'est plus aux communicants de décider si un film doit être accessible ou non à tous mais bien à chacun de pouvoir y avoir accès », alertent l'AACC et l'Union des marques.