Le président du Comité international paralympique (CIP), Andrew Parsons, a salué « l'édition la plus importante des Jeux paralympiques », compte tenu des risques ayant pesé sur leur tenue. La dernière vague épidémique ayant frappé le Japon a eu raison des spectateurs, dans les sites paralympiques, comme du Premier ministre Yoshihide Suga dont la popularité s'est effondrée, pour sa gestion de la crise sanitaire comme pour son entêtement à organiser les Jeux. « Je n'ai aucun doute sur le fait que c'était l'édition la plus importante des Jeux paralympiques, en raison de la pandémie. Parce que nous avons donné une voix à 1,2 milliard de personnes en situation de handicap », a retenu en conférence de presse Andrew Parsons, pour qui le « mouvement paralympique est plus fort que jamais » à quelques heures de l'extinction de la flamme au Stade national de Tokyo. « Il y a eu des doutes au cours des deux dernières années, pendant lesquelles je pensais que ces Jeux n'allaient pas avoir lieu », rappelait la veille le porte-parole du CIP, Craig Spence.
Des images fortes
Malgré des conditions inédites, les douze jours de compétition auront généré des images et des émotions fortes. Celles de l'or décroché par l'escrimeuse italienne «Bebe» Vio puis par le sauteur allemand Markus Rehm, surnommé «Blade Jumper», refoulé des Jeux olympiques en raison de ses lames de prothèses en carbone. Comme celles aussi des deux athlètes afghans concourant à Tokyo après avoir fui in extremis Kaboul, tombée aux mains des talibans. Selon Craig Spence, le CIP leur a proposé de porter le drapeau de leur pays lors de la cérémonie de clôture, ce qu'ils n'avaient pu faire lors de celle d'ouverture du fait de leur absence. Dimanche, encore, a offert son lot de moments marquants avec la quatrième médaille d'or au Japon du Suisse Marcel Hug. « Silver Bullet », comme il est surnommé, a été couronné en marathon fauteuil (T54) après ses titres paralympiques en 800 mètres, 1 500 mètres et 5 000 mètres.
Ça sonne creux !
Dans le sillage du CIP ayant craint une annulation des Jeux, la plupart des athlètes ont affiché leur joie de pouvoir se disputer les podiums, même sans personne dans les tribunes pour les regarder ou les soutenir. Quelques voix néanmoins ont fait part de l'étrangeté de la situation: «ces grandes enceintes sans spectateurs, c'est l'image que je vais garder de ces Jeux», a commenté le pongiste français Fabien Lamirault qui a conquis ses troisième et quatrième médailles d'or à Tokyo. « Même si on le savait avant, quand on est dedans et que ça sonne creux, ça fait bizarre ».
Paris 2024 en ligne de mire
Les athlètes, et en particulier les Français, se sont donc pour beaucoup déjà tournés vers Paris 2024 avec le souhait d'y retrouver du public alors que la capitale française a symboliquement pris le relais lors de la cérémonie de clôture le 5 septembre. Le président de son comité d'organisation juge Paris 2024 prêt. « Le CIP est pour l'instant très positif », a assuré à l'AFP Tony Estanguet, lors de sa visite à Tokyo. « Dès qu'on passe un cap, comme lors de la passation olympique entre Tokyo et Paris, ils nous disent qu'on est un cran au-dessus, qu'on propose des choses nouvelles ». Sur le plan sportif, le bilan français demeure positif aussi, avec près du double de médailles par rapport à Rio cinq ans plus tôt : 54, contre 28 en 2016 (liste des médaillés en lien ci-dessous).
Pour les hôtes japonais aussi ; la délégation record de 254 athlètes nippons a collectionné 13 titres paralympiques. C'est loin de leur carton des Jeux olympiques marqués par leur record de 27 médailles d'or empilées mais un total bien plus clinquant que le zéro pointé aux Jeux paralympiques de 2016. Indétrônable, la Chine a conclu ces Jeux avec 207 médailles, dont 96 en or, et figure en tête du tableau comme à chaque édition depuis 2004.