"Intervenir le plus précocement possible" auprès des salariés handicapés, "améliorer la coordination" entre les médecins au moment du diagnostic : la présidente du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) a révélé, le 24 avril 2018, des pistes pour assurer le maintien en emploi.
En attendant son rapport en mai
Chargée d'une mission sur les travailleurs handicapés, Dominique Gillot a dévoilé lors des premières Assises du maintien en emploi, certaines recommandations de son rapport qui doit être rendu public "courant mai". L'ex-sénatrice socialiste et ancienne secrétaire d'État chargée notamment de ce dossier sous le gouvernement Jospin a préconisé une "amélioration du chaînage des interventions" entre les différents acteurs de santé et une meilleure communication entre salarié et employeur. "Le médecin de ville (libéral, ndlr) est au coeur des décisions d'arrêt de travail et de la déclaration d'invalidité, il n'interagit pas avec les services de santé au travail, ni avec le médecin de conseil de la sécurité sociale, encore moins avec l'employeur et la direction des ressources humaines de l'entreprise", a-t-elle expliqué.
Objectif prévention
Près de 510 000 travailleurs handicapés sont au chômage. "Tous les ans, quelque 90 000 personnes supplémentaires viennent grossir les rangs", a ajouté Mme Gillot, précisant que 90% des personnes licenciées pour inaptitude ne retrouvent pas de travail. La prévention des risques professionnels est un "enjeu clé". "Il faut repérer les salariés les plus à risques et renforcer leur accompagnement lors des arrêts de travail", a-t-elle ajouté. Concernant ceux déclarés inaptes au travail, elle recommande un accompagnement par Pôle emploi comparable à celui dont bénéficient les licenciés économiques, soit "dès la rupture du contrat de travail" et "dans le cadre d'un contrat de sécurisation professionnelle".
Un statut de travailleur handicapé temporaire
Autre axe important : la réduction des délais d'accès aux droits et prestations pour les personnes handicapées déclarées inaptes. Elle suggère d'attribuer un statut de travailleur handicapé temporaire "avant même d'attendre le délai d'obtention de la Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) qui, quelques fois, est très longue et peut dissuader la personne de s'engager dans un parcours de formation et de réinsertion professionnelle".
5,7 millions de personnes en âge de travailler ont un handicap. Parmi elles, 2,7 millions bénéficient de la reconnaissance administrative d'un handicap, ce qui représente 6,6% de la population active.