Quel est le point commun entre Winston Churchill, une jeune femme euphorique et autre en proie aux idées noires ? La maladie psychique. Trois personnages, trois parcours qui se racontent en images. Sensibiliser le public à la réalité vécue par les personnes souffrant de troubles psychiques, mieux comprendre ces maladies, promouvoir des œuvres cinématographiques de qualité... tels sont les objectifs du prix vidéo Arts Convergences. Lors de sa deuxième édition sur le thème « Il faut bien vivre avec une maladie psychique », trois courts-métrages ont été récompensés lors de la cérémonie du 5 décembre 2018, au Forum des images de Paris.
Le 7ème art libérateur
Ce prix a pour objectif de « faire travailler, avec un but commun, des artistes expérimentés et des personnes ayant des difficultés psychiques pour leur permettre d'imaginer, de maîtriser et de réaliser un projet culturel et artistique d'envergure », explique l'association Arts Convergences. Le format court et incisif des courts-métrages permet d'aller à l'essentiel. « La brièveté est aussi le gage d'une présence efficace sur les réseaux sociaux, afin de faire connaître au plus grand nombre ces films et les enjeux qu'ils soulèvent », poursuit-elle. Depuis sa création en 2013, l'association organise différentes actions autour du rétablissement et de la réinsertion des personnes souffrant de troubles psychiques, « en creusant les sillons de l'art et de l'environnement social ». L'expression artistique y est utilisée comme vecteur de convalescence.
Le sacre des lauréats
Ce concours, ouvert à tous (étudiants, artistes, réalisateurs amateur ou professionnel) a pour unique consigne de réaliser un film de quatre minutes maxi. En 2018, le jury, composé de professionnels des médias, du cinéma ou de la santé, a décerné le « Grand prix » (en vidéo ci-dessous) à Dorothy Allen-Pickard pour sa vidéo intitulée The mess (Le désordre), dans laquelle Ellice explique les effets de la bipolarité au quotidien : des moments d'euphorie entrecoupés de périodes de dépression. Avec ce témoignage, elle montre que les personnes qui en souffrent ne savent jamais vraiment sur quel pied danser et vivent dans un immense « bazar ». Etienne Husson remporte le « Prix du jury » pour Le chien de Churchill. A travers un personnage historique, Winston Churchill, dont la maladie n'a pourtant jamais été vraiment diagnostiquée, il dresse un portrait singulier des maladies psychiques. Enfin, le public a primé Cécile Poirier pour son film Saperlipopette . Elle dépeint le côté sombre des maladies psychiques et leurs conséquences avant de s'extirper de ce cercle vicieux et d'aller vers le mieux.