46 % des bénéficiaires de l'Allocation adulte handicapé (AAH) déclarent être en mauvais état de santé, révèle une enquête menée par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), en 2018, auprès de 12 180 bénéficiaires de minima sociaux (BMS). Ces chiffres ne tiennent donc pas compte de la crise sanitaire actuelle. Plus globalement, près d'un tiers des 3,7 millions de BMS font le même constat, contre 8 % de l'ensemble de la population âgée de 16 ans ou plus. Leur santé mentale se trouve également dégradée, avec un risque accru de dépression (26 % contre 10 %) et des adultes moins souvent « épanouis » (31 % contre 46 %). L'âge, le fait de se sentir seul et d'avoir peu de ressources, notamment, sont considérés comme des facteurs aggravants. Près d'un bénéficiaire du RSA sur six et un bénéficiaire de l'ASS sur cinq sont ainsi considérés « en situation de handicap »", au sens où ils sont fortement limités à cause d'un problème de santé, contre 6 % de l'ensemble de la population de 16 à 64 ans.
Bénéficiaires AAH : risque de dépression accru
Et pour les allocataires de l'AAH ? Ayant par définition une incapacité reconnue et importante, ils sont les plus mal en point. 88 % d'entre eux font état d'au moins une maladie ou un problème de santé chronique. Huit sondés sur dix affirment être limités dans les activités de la vie quotidienne, dont plus de la moitié de manière considérable. De même, plus d'un tiers présente un risque de dépression et seulement un quart se dit « épanoui ». L'ancienneté semble être intimement liée à leur état de forme physique et psychologique ; ainsi, ceux qui se sentent le mieux sont ceux qui perçoivent l'allocation depuis le plus longtemps.
Les seniors en deuxième ligne
Autre public particulièrement « fragile », les bénéficiaires du minimum vieillesse ; deux sur cinq sont en (très) mauvais état de santé, soit une baisse de six points depuis la dernière enquête réalisée en 2012. Cette part est toutefois trois fois supérieure à celle observée parmi l'ensemble de la population du même âge (60 ans ou plus). Trois autres prestations sont analysées dans le cadre de cette étude : le Revenu de solidarité active (RSA), l'Allocation de solidarité spécifique (ASS) et la prime d'activité, qui n'est pas, elle, un minimum social mais un complément de revenus d'activité. Ceux qui en bénéficient jouissent d'ailleurs d'un bien-être physique et psychologique largement supérieur, comparable à celui du reste de la population.