Autisme, TDAH (trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité), dyslexie, maladies rares... En France, environ 10 % des enfants vivent avec des troubles du neurodéveloppement (TND). Quelle est leur origine ? Au Centre épigénétique et destin cellulaire, les chercheurs étudient la formation du cerveau avant la naissance pour identifier une protéine qui serait impliquée dans ces troubles qui entraînent « une altération du fonctionnement personnel, social, scolaire ou professionnel », selon la définition du DSM-5, manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Comment ? Grâce à des organoïdes, des répliques de cerveaux humains à l'échelle miniature, cultivées en laboratoire. Le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) nous emmène à la rencontre des scientifiques qui manipulent ces mini-cerveaux dans une vidéo « décoiffante » de 6 minutes (ci-contre).
Développer de nouveaux traitements
« Pour les fabriquer, les scientifiques utilisent des cellules modifiées à qui l'on a donné des propriétés étonnantes. Prélevées sur des peaux de patients, elles ont été reprogrammées pour pouvoir redevenir n'importe quelle cellule du corps et donc reproduire le développement de n'importe quel organe », explique cette vidéo. A ce jour, plusieurs centaines d'organoïdes ont été reproduits. Mais cette technologie révolutionnaire a ses limites... « S'ils récapitulent certaines propriétés des cerveaux en développement, ce sont des copies simplifiées, sans connexion, sans conscience », poursuit-elle. Pas non plus de vaisseau sanguin, de nutriment, d'oxygénation, ni de signaux sensoriels. Mais, alors, à quoi servent-ils ? Notamment à tester certains types de molécules pour, à terme, mettre au point de nouveaux traitements thérapeutiques et favoriser les diagnostics précoces... Et pas seulement pour les TND. Ces mini-cerveaux sont également utilisés dans des recherches sur la sclérose en plaques ou encore les maladies de Parkinson et d'Alzheimer.
© CNRS, 2023