Le compte pénibilité était présenté comme une des grandes mesures sociales du précédent quinquennat. C'est confirmé, il est donc suspendu. Ses modalités seraient trop compliquées.
Le 30 mai 2017, le chef du gouvernement a annoncé un délai précis « jusqu'à la fin de l'année » pour simplifier ce dispositif mis en œuvre en 2014 (article en lien ci-dessous).
Vers un retour en arrière ?
Toutefois, la réouverture de négociations sur ce sujet ne laisserait-elle pas présager un retour en arrière voire un blocage total ? C'est ce que redoute la FNATH (Fédération des accidentés du travail) qui rappelle en effet que les partenaires sociaux n'ont jamais réussi à se mettre d'accord sur cette réforme, repoussant à de multiples reprises les calendriers de négociation fixés après la réforme des retraites de 2003.
Espérance de vie amputée
La pénibilité au travail engendre une forte inégalité devant l'espérance de vie selon les catégories socio-professionnelles. L'objectif du compte dédié est de prévenir l'usure par l'accès renforcé à des formations ou à la possibilité d'une réduction du temps de travail, mais aussi de garantir un départ en retraite légèrement anticipé. Ce que le Gouvernement ne souhaite apparemment pas supprimer. Ces nouvelles négociations qui s'ouvrent doivent pourtant offrir l'occasion d'améliorer plus encore les droits des travailleurs concernés.
Les associations entendues ?
Car, à l'heure actuelle, ce compte ne peut permettre au maximum de partir en retraite que deux ans avant l'âge légal. « Pourtant, déclare la FNATH, toutes les personnes usées et cassées par des conditions de travail pénibles sont exclues de leur entreprise bien plus tôt, dès la cinquantaine dépassée ». Cette fédération demande à être entendue dans le cadre de ces négociations. « La société civile passe aussi par les associations ! », clame-t-elle dans un communiqué.