Il y a « urgence » à mettre en œuvre des « mesures concrètes » sur le sujet de « l'accessibilité universelle », clamait le Collectif handicaps en octobre 2022 à l'occasion du premier Comité interministériel du handicap de l'ère Borne (lire : Handicap : urgence accessibilité, les asso s'impatientent!). Ce jour-là, la Première ministre annonçait, entre autres, la prochaine désignation d'un délégué interministériel à l'accessibilité, confirmé par un décret du 16 décembre.
« Une expérience précieuse »
Son nom est dévoilé le 18 janvier 2023 en Conseil des ministres. C'est Isabelle Saurat qui remplira cette fonction, avec une expérience jugée « précieuse » par le gouvernement. Ses missions ? Coordonner, promouvoir et suivre la mise en œuvre et l'évaluation des actions prescrites par l'ensemble des ministères en matière d'accessibilité physique et numérique. Parmi ses priorités, figure en particulier le suivi territorialisé de la mise en œuvre de ces politiques : agendas d'accessibilité programmée concernant les établissements recevant du public, schémas d'accessibilité programmée dans les transports, suivi des obligations d'accessibilité numérique et téléphonique des organismes publics et privés.
Quel parcours ?
À la suite d'une première carrière d'ingénieure dans le secteur privé durant une dizaine d'années et après avoir intégré l'ENA, Isabelle Saurat a notamment été secrétaire générale du Syndicat des transports d'Ile-de-France (devenu depuis IdF Mobilités), directrice des services administratifs et financiers des services du Premier ministre, directrice de l'immobilier de l'État, puis secrétaire générale du Ministère des Armées jusqu'en 2022.
Un chantier immense
Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée aux Personnes handicapées, dit « pouvoir compter sur son engagement pour porter sur le terrain l'exigence et l'ambition qui sont les nôtres pour fédérer toutes les énergies et veiller à la mise en accessibilité des ERP, des transports, du numérique au bénéfice de tous. » Il est vrai que, dans ce domaine, le chantier est vaste, les retards interminables et les impatiences immenses... « L'accessibilité est la mère des batailles », assenait en octobre 2022 le président du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), Jérémie Boroy. Or le bilan en la matière de la loi de 2005 est « catastrophique », selon lui.
De son côté, Claude Boulanger, membre du CESER (Conseil économique et social) Ile-de-France observe que le ministre de l'Education nationale ne figure pas sur la liste des cinq ministres signataires (Handicap, Solidarité, Economie, Transition écologique et Transformation et fonction publique) « chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret ». Il s'interroge alors sur « l'accessibilité des écoles, collèges, lycées, quels que puissent être les champs de compétences des collectivités ».