La première fraise, les premières vacances, le chemin de l'école, les séances d'orthophonie, les repas… Mariana Loupan a capté tous les moments de vie d'Anton Hirschfeld, son fils porteur d'un handicap mental, depuis sa naissance en 1992. Elle signe Le voyage d'Anton, un film documentaire sensible et intimiste d'1h10, en salles depuis le 29 mars 2023. Très tôt, le petit garçon développe un goût prononcé pour la musique. Bébé facile, il ne se développe pourtant pas comme tous les autres enfants de son âge. La marche et le langage tardent à être acquis. Commence alors un long parcours, de spécialistes en spécialistes, pour comprendre cette différence. Pendant des années, la famille Loupan-Hirschfeld demeure dans le flou. On évoque alors le terme de « syndrome neurologique », plus couramment appelé « trouble du neurodéveloppement ».
L'art, une voie de liberté pour Anton
A six ans, Anton n'a pas trouvé d'école. Sa famille tente le tout pour le tout et s'envole vers Israël pour inscrire Anton dans un centre adapté, dirigé par un ponte de la psychologie du développement, le professeur Reuven Feuerstein. Les progrès du jeune garçon sont bel et bien au rendez-vous. Surtout, il rentre en France avec l'envie de suivre sa passion pour l'art. Eveillé à la musique depuis sa plus tendre enfance, il s'adonne désormais à la peinture. « Nous avons senti, en tant que parents, que c'était une voie de liberté pour lui », explique Jonathan, son père. « Rien ne présageait qu'Anton Hirschfeld, jeune homme porteur de handicap mental, deviendrait un jour un artiste reconnu », peut-on lire dans le synopsis du film. Aujourd'hui âgé de 30 ans, il expose ses toiles non-figuratives et colorées dans des galeries renommées. « On dirait que, pour lui, tout cela est facile. Il a un don, et, en toute confiance, il donne », se réjouit sa mère.
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