Le handisport pourrait mettre quelques idées reçues KO. C'est en tout cas ce qu'entend faire savoir la Fédération française de boxe à travers la plaquette qu'elle a éditée en 2013 sur la pratique de l'handi-boxe. Sa démarche est explicite : « Boxer ensemble pour mieux vivre ensemble ». Elle s'inscrit pleinement dans la politique de dé développement DEFIS Boxe (Diversité, Education, Formation, Insertion, Solidarité). Un « pari social » selon André Martin, président de la fédération. Ils sont de plus en plus nombreux, clubs ou entraîneurs, à adhérer à cet engagement, et confirment que la boxe est un sport pour tous et toutes.
Une évolution constante
Cet état des lieux détaille les projets en direction des personnes en situation de handicap menés par la Fédération, et référence également les clubs français qui proposent de l'handi-boxe. Ils n'étaient que 29 en 2009 contre 76 en 2013. 260 handisportifs sont aujourd'hui licenciés, dont 42 en région PACA, alors qu'ils étaient moins de 80 il y a 4 ans. Ce sont des hommes à 86 %, âgés, pour la moitié, de 18 à 35 ans. Pour les deux-tiers, ils sont en situation de handicap mental ou psychique, la part des handicaps physiques représentant 31 % (et 1% pour le handicap auditif). Si Stéphane Raynaud, conseiller technique, est référent handi-boxe au niveau national, il a nommé des homologues dans chaque région qui proposent d'orienter les postulants et de contribuer à cette évolution au sein de ses forces vives. Des formations handi-boxe ont également été mises en place. Une centaine d'éducateurs sportifs a par ailleurs été formée pour encadrer cette pratique.
La 6ème édition d'un challenge dédié
En mai 2014, lors de la 6ème édition du Challenge national handi-boxe Gilbert Joie, une centaine de handi-boxeurs, venus de 13 régions et de 3 pays, s'étaient donné rendez-vous au CREPS de Bourges (Cher) et sont « montés » sur le ring pour faire la preuve que le noble art était ouvert à tous ! Même à ceux qui ont mené les assauts depuis leur fauteuil (voir vidéo ci-dessous). En effet, ils s'opposent en position fixe, maintenus par un système « handifixe », la distance entre les deux fauteuils étant déterminée de manière à ce que le poing avant du boxeur ayant la plus petite allonge puisse, une fois tendue, toucher le menton de son adversaire.
Mental, moteur : ensemble, c'est tout !
Parmi les ateliers proposés aux handi-boxeurs, des leçons individuelles avec les deux parrains de cette édition, Souliman Abdourachidov (double vice-champion de France 81 kg) et Mahyar Monshipour (multiple champion du monde). Et, parti-pris assez rare, la FFB a décidé de mélanger les boxeurs ayant un handicap mental et moteur lors des entraînements et de les réunir lors d'une même compétition. Lorsqu'on connait les rivalités qui animent la fédération Handisport (handicap moteur) et le Sport adapté (handicap mental), l'handi-boxe a choisi de ne pas céder à ces échanges fratricides. Le combat, oui, mais dans les règles. Esprit sportif avant tout !
Référent handi-boxe, Stéphane Raynaud ( ctnboxe@yahoo.fr – 07 61 80 12 56)