17 avril 2024. Un an jour pour jour après l'avis du Conseil de l'Europe concluant à la violation par la France de plusieurs articles de la Charte sociale européenne, plusieurs associations fustigent un "attentisme des pouvoirs publics scandaleux au regard des conditions de vie dégradées des personnes en situation de handicap et de leurs familles".
Manque d'accompagnement, d'accessibilité...
Ce "cri d'alarme" est lancé par l'Unapei, APF France handicap, l'Unafam et la Fnath. En avril 2023, le Conseil de l'Europe avait notamment cité le manque de places en structures d'accueil pour personnes handicapées, l'insuffisance des aides financières et l'inaccessibilité des bâtiments ou moyens de transport (Lire : Handicap : la France épinglée par le Conseil de l'Europe). Y étaient également pointés du doigt l'insuffisante inclusion des élèves handicapés dans les écoles ordinaires ou encore le "nombre élevé de cas de refus de soins" en matière de santé.
Pallier les manquements de l'Etat
Un an plus tard, "force est de constater que les droits des personnes en situation de handicap et de leurs familles ne sont toujours pas respectés", dénoncent les quatre associations dans un communiqué commun. Face à ce constat, les associations appellent "à ce que les requêtes formulées lors de la Conférence nationale du handicap se traduisent en actions concrètes et en investissements budgétaires à la hauteur des besoins et des attentes". "Combien de temps les personnes en situation de handicap et leurs proches devront-ils pallier les manquements de l'Etat, accepter des conditions de vie dégradées et être exclus de la société ?", s'interrogent-elles.
Annonces incertaines et insuffisantes ?
En avril 2023, lors de la Conférence nationale du handicap, le président de la République, Emmanuel Macron, avait annoncé une série de mesures visant à faciliter la vie quotidienne des personnes handicapées et leur inclusion. Les annonces formulées à cette occasion, "notamment les 1,5 milliard (d'euros) pour l'accessibilité, apparaissent aujourd'hui non seulement incertaines du fait des coupes budgétaires mais sont également insuffisantes", relèvent les associations.
Fauteuils roulants 100 % remboursés
Face aux inquiétudes, les ministres en charge de la Santé et du Handicap, Catherine Vautrin et Fadila Khattabi, ont notamment assuré la semaine dernière que les fauteuils roulants seraient bien intégralement remboursés "avant la fin 2024", affirmant disposer d'un coup de pouce budgétaire (Lire : Fauteuils roulants : le remboursement intégral confirmé!). APF France handicap avait salué cette annonce se réjouissant de "commencer à être enfin entendue et d'avoir des interlocuteurs politiques afin de faire aboutir cette réforme".
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