Jeux olympiques et para pourraient-ils ne faire qu'un ?

Les Jeux olympiques et paralympiques 2024 à Paris pourraient-ils être réunis ? La réponse est "non", d'après le Comité d'organisation (Cojo) qui réfléchit tout de même à des vases communicants entre les deux évènements.

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Pour la première fois, les Jeux olympiques et paralympiques auront beaucoup en commun : un même emblème (Lire : Paris 2024 : un même visage pour les JO et les para), une même bannière pour les sportifs, une même mascotte (Lire : Deux Phryges: les mascottes "révolutionnaires" de Paris 2024) et peut-être une même flamme allumée au tout début des festivités, le 26 juillet 2024. C'est en tout cas l'idée formulée par Vincent Julé, vice-président de l'Association pour la prise en compte du handicap dans les politiques publiques et privées (APHPP), lors de la séance plénière du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) consacrée à l'intégration des personnes en situation de handicap au Jeux de Paris 2024, le 21 avril 2023. Une autre requête a été exposée à cette occasion, celle de ne proposer qu'une seule médaille avec l'inscription en braille pour tous les médaillés olympiques et paralympiques.

Un évènement unique : un symbole fort

« Nous demandons que l'Etat français pèse de tout son poids dans la mise en place de ce qui sera assurément un symbole fort », a exprimé Vincent Julé, lui-même déficient visuel. Réponse des officiels : ça n'est pas pour tout de suite, du moins pour un regroupement de l'évènement. Ludivine Munoz, responsable de l'intégration et de l'accessibilité des Jeux de Paris 2024 au sein du Cojo, qui prend la parole au nom de la ministre de Sports Amélie Oudéa-Castera, elle aussi présente, explique qu'elle « rêverait d'un événement unique qui serait marquant en termes de symbole ». Mais le rêve se heurte à la réalité, celle d'un besoin en infrastructures XXL capables de « faire rentrer 15 000 athlètes en même temps », avec le risque, selon elle, que « les sportifs paralympiques perdent au final en visibilité » et que les Jeux paralympiques, encore peu connus et structurés, soient « noyés dans les JO ».

Une « liaison forte » entre les deux Jeux

Quant à la proposition d'une médaille avec des inscriptions en braille, celle-ci semble « séduisante » mais n'a pas encore été retenue. Les traditions ont, semble-t-il, la vie dure… En revanche, pour l'idée d'une flamme unique, ça n'est pas un « non » catégorique. Ludivine Munoz affirme qu'à cette heure, le Cojo n'a pas encore de solution mais qu'il « cherche à créer une liaison forte entre les deux Jeux ». Les « agitos », l'équivalent des anneaux olympiques pour les paralympiques, gagnent encore un peu plus à être connus. Pour ce faire, Paris 2024 devra tenir son rôle de laboratoire d'idées pour les jeux d'après, réunis peut-être un jour sous une seule et même bannière. Quitte à bousculer les habitudes du CIO (Comité international olympique) ancré dans ses prérogatives historiques ? « On a bien conscience des points de blocage. Pourtant, ce dont il s'agit, ici, c'est de l'héritage que va laisser Paris 2024. Ça freine pour une question de droits, une question de guerres de chapelles », conclut l'APHPP. Rendez-vous à Los Angeles en 2028 pour voir si les lignes peuvent bouger…

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Clotilde Costil, journaliste Handicap.fr"
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