Propos recueillis par Cyril Touaux
Q : Les Jeux paralympiques débutent dans 500 jours (du 28 août au 8 septembre 2024), êtes-vous dans les temps ?
Andrew Parsons, président de l'IPC : Tout va bien. Bien sûr, nous avons quelques défis, le plus important étant celui des coûts et de l'inflation avec notamment la guerre en Ukraine.
Tous ces éléments affectent inévitablement l'économie des Jeux. Et le principal challenge c'est de soutenir le comité d'organisation (COJO) pour réussir à simplifier ces Jeux paralympiques, à trouver une organisation plus rationnelle. Cela va changer un peu notre façon d'appréhender l'événement. Je suis très confiant, ces Jeux vont être absolument incroyables, car nous avons beaucoup d'atouts. L'un d'eux étant évidemment Paris, l'une des plus belles villes du monde, avec de superbes installations, des marques iconiques... La prochaine étape majeure pour nous va être la promotion de la billetterie.
Q : Justement, vous avez suivi la polémique après le lancement de la billetterie des JO au sujet des prix des billets. Cela vous a-t-il conduit à revoir vos prix à la baisse ?
AP : Les prix des billets entre les JO et les Jeux paralympiques sont évidemment différents à chaque édition. Nous travaillons avec Paris-2024 sur la grille tarifaire qui sera évidemment moins chère. Le public est complétement différent. Pour les Jeux paralympiques, il y a en général plus de spectateurs locaux, près de 90 %. Donc il devrait y avoir beaucoup de Français et de Parisiens par rapport aux JO. C'est aussi un public beaucoup plus familial. Cela fait douze ans qu'il n'y a pas eu de Jeux paralympiques en Europe, depuis Londres en 2012, donc il y a une énorme attente, que j'ai pu mesurer lors de mes visites en Europe. Ils veulent tous acheter des billets, non seulement pour supporter leurs para-athlètes mais aussi parce que c'est à Paris. Il y aura peut-être un peu plus d'étrangers dans le public du coup que par rapport aux précédentes éditions.
Q : Près de 350 000 personnes en situation de handicap sont attendues pour ces Jeux et l'un des points noirs à Paris reste l'accès dans les transports, notamment le métro...
AP : Les personnes en situation de handicap voudrait voir s'améliorer l'accès au métro. Nous savons déjà que cela ne se fera pas d'ici les Jeux, mais nous aimerions aider au moins au changement de la législation. Il y a des lois en France qui contribuent à rendre accessible l'ensemble d'une ligne de métro, pas seulement une ou deux stations. Nous aimerions que ce soit plus souple. Nous avons dû modifier par exemple la législation au Japon sur l'accès dans les chambres d'hôtel, et nous aimerions accompagner ce même changement législatif en France. La ville de Paris a déjà annoncé débloquer 125 millions d'euros sur les trois prochaines années pour rendre la ville plus accessible. Pékin en 2008 a dépensé pour les Jeux l'équivalent de sept années pour améliorer l'accessibilité. C'est énorme.
Q : Il semble également qu'il n'y ait que 3 500 chambres d'hôtels adaptées à Paris, ce qui semble insuffisant (Lire : Paris 2024 : grande consultation sur l'hôtellerie accessible)...
AP : Bien sûr nous souhaitons que ce chiffre augmente. Et c'est d'ailleurs un sujet qui en restera un après les Jeux. Paris est probablement la ville la plus touristique au monde, donc avoir plus de chambres adaptées pour les personnes handicapées sera une bonne chose. Donc si nous pouvons aider à ça, tant mieux.
Q : Pensez-vous que Paris va être à la hauteur de la réussite des Jeux paralympiques de Londres en 2012 ?
AP : Bien sûr. Nous avons beaucoup de données qui confirment un intérêt très élevé pour les Jeux paralympiques à Paris, même un peu plus élevé que les chiffres que nous avions avant Londres. La compétition sportive paralympique est devenue attirante. Les para-athlètes progressent énormément. Cela met aussi en avant les personnes en situation de handicap, et c'est un moment où les perceptions peuvent changer. C'est sans doute cela l'héritage le plus important.
Jeux para Paris: le patron du comité international confiant
A 500 jours des Jeux paralympiques Paris 2024, le patron du Comité international paralympique Andrew Parsons se dit "très confiant", estimant que le changement de perceptions des personnes handicapées est "sans doute" l'héritage le plus important.
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