Le para astronaute européen John McFall "est désormais certifié comme astronaute pouvant voler sur une mission de longue durée sur la Station spatiale internationale (ISS)", a déclaré Daniel Neuenschwander, directeur de l'exploration humaine et robotique à l'Agence spatiale européenne (ESA), lors d'une conférence de presse le 14 février 2025.
Le contraste avec la nouvelle politique américaine
Cette annonce contraste avec la position de la nouvelle administration américaine, qui s'oppose à toute politique d'inclusion des minorités, rassemblée sous l'acronyme DEI (diversité, équité, inclusion). Cette certification médicale a été délivrée par "tous les partenaires de l'ISS", ce qui inclut les États-Unis, a précisé M. Neuenschwander. "Nous entrons aujourd'hui dans un monde qui change un peu, dans une perspective DEI, de celle d'un de nos partenaires dans la Station spatiale internationale", a-t-il reconnu, dans une référence claire à la politique prônée par Donald Trump.
Une "immense fierté", un "changement culturel"
Amputé de la jambe droite au-dessus du genou, après un accident de moto quand il avait 19 ans, John McFall, aujourd'hui âgé de 43 ans, a été sélectionné en 2022 comme premier para astronaute. L'annonce du 14 février fait suite à la conclusion à la fin 2024 de l'étude de faisabilité "Fly !", qui a "montré qu'il n'y a pas d'obstacle" à une telle mission, selon M. Neuenschwander. À son côté, John McFall a exprimé son "immense fierté" d'endosser un tel rôle, en expliquant qu'au-delà de son cas personnel il s'agissait d'un "changement culturel".
Prochaine étape : "qualifier la prothèse de jambe"
Aucune date n'a encore été envisagée pour une mission du para astronaute, qui exige de passer par deux phases encore, après celle de la certification médicale. Il faudra notamment "qualifier" la prothèse de jambe que John McFall utilisera dans l'espace. Elle doit notamment répondre aux exigences de tout matériel embarqué sur l'ISS. Le para astronaute travaille actuellement avec l'entreprise de prothèse orthopédique allemande Ottobock à l'adaptation à l'usage dans l'espace d'un matériel existant. Avec des améliorations "qui bénéficieront aux utilisateurs de prothèse" dans la société, a précisé John McFall. En insistant sur le fait que "ce qu'on fait dans l'espace doit aussi profiter aux gens sur Terre". L'autre phase indispensable pour une mission sera de déterminer "le type de recherche et de science" auquel se consacrera le para astronaute sur l'ISS, a ajouté M. Neuenschwander.
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