Tous les établissements de santé français doivent déclencher "sans attendre" leur plan blanc et déprogrammer des activités médicales "afin de libérer de la disponibilité en lits" pour les malades du Covid, indique le ministre de la Santé, Olivier Véran, dans un courrier consulté le 29 octobre 2020 par l'AFP.
Risque de saturation
Face aux "risques de saturation" dans certains territoires, "il devient nécessaire d'augmenter plus fortement les possibilités de prise en charge de patients" infectés par le coronavirus, écrit M. Véran dans cette lettre adressée la veille aux directeurs d'hôpitaux. Le ministre leur demande donc de "déclencher sans attendre, pour tous les établissements ne l'ayant pas encore fait, les premiers paliers de déprogrammation" et de vérifier "la mise en oeuvre effective" de ces reports. Dans les régions "les plus en tension", il enjoint aux établissements de santé "d'activer sans attendre les paliers plus élevés, en déprogrammant toutes les activités chirurgicales et médicales pouvant l'être". Ces mesures devront toutefois préserver la prise en charge des cancers, des greffes, des malades chroniques "requérant des soins urgents", ainsi que la psychiatrie, "notamment les publics mineurs avec handicap psychique".
Objectif 10 000 lits
L'objectif est d'"atteindre le plus rapidement possible les capacités maximales" en lits de réanimation. Leur nombre, déjà relevé de 5 100 à 5 800 après la première vague épidémique, était monté à 6 400 en début de semaine et devrait bientôt dépasser 7 000, a précisé M. Véran sur France Info. Emmanuel Macron avait annoncé mercredi soir que les capacités de réanimation seraient augmentées à 10 000 lits. "L'armement de lits supplémentaires" dans toutes les régions vise aussi à "assurer une solidarité des territoires par le transfert de patients", ajoute M. Véran dans son courrier.
Etudiants en renfort
Selon le ministère de la Santé, au moins 27 malades ont déjà été évacués par avion du sud-est vers l'ouest du pays. Par ailleurs, pour garantir les renforts nécessaires, "les étudiants en santé peuvent être mobilisés", quitte à mettre "en suspens partiellement ou totalement leurs formations". Dans un autre courrier envoyé aux médecins libéraux, le ministre indique avoir décidé de "rendre à nouveau possibles les téléconsultations par téléphone pour certains patients", comme c'était le cas entre mars et juillet (article en lien ci-dessous).