16 juillet 2024. Neuf jours après la démission du Premier ministre Gabriel Attal, Emmanuel Macron l'a finalement acceptée. L'actuel gouvernement restera chargé des « affaires courantes » durant « quelques semaines », en vue des « évènements majeurs » organisés en France, notamment les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
Les associations handicap inquiètes
La dissolution de l'Assemblée nationale après les élections européennes avait déjà « largement inquiété » le mouvement associatif du handicap. Après les législatives anticipées, « l'attentisme et l'instabilité politique soulèvent encore des inquiétudes quant à la mise en œuvre d'une politique publique du handicap ambitieuse ». Le 16 juillet, le Collectif handicaps, qui réunit une cinquantaine d'associations, a adressé un courrier au président de la République pour préciser ses craintes et veiller à ce que les demandes et enjeux du secteur soit entendus et soutenus par le prochain gouvernement.
L'attente d'un ministre du handicap
Ce dernier devra par ailleurs intégrer, dès sa nomination, un membre en charge de la politique du handicap et de l'autonomie, « pour éviter de perdre encore des semaines précieuses comme lors des derniers remaniements », exhorte le collectif. « Ce portefeuille ne doit pas être relégué à une annonce ultérieure ou à un rôle de second plan », plaide-t-il. Qui succèdera à Fadila Khattabi, ministre déléguée aux Personnes handicapées et âgées (F.Khattabi : forte personnalité et franc parler au Handicap) ? Réponse dans quelques semaines...
Des mesures au point mort
En attendant, quid du remboursement intégral des fauteuils roulants par l'Assurance maladie (Fauteuils roulants : le remboursement intégral confirmé!), de « l'école pour tous » et de la transformation de l'offre médico-sociale ? Le collectif s'inquiète de la concrétisation de ces mesures, annoncées lors de la Conférence nationale du handicap (CNH) 2023 et du Comité interministériel du handicap 2024, « alors même qu'elles restent insuffisantes pour améliorer la vie quotidienne de toutes les personnes handicapées », estime-t-il.
Etablir un « cap clair » !
« Pour améliorer durablement le quotidien des personnes en situation de handicap et de leurs proches dans notre pays et garantir le respect de leurs droits fondamentaux, il nous faut un cap clair. Sans orientation politique interministérielle cohérente et forte, la politique du handicap est condamnée à rester un catalogue de mesures, sans programmation pluriannuelle et moyens adaptés aux besoins des personnes », écrit le président du collectif, Arnaud de Broca.
Construire la politique handicap avec les personnes
En bref, le collectif appelle à un « renouveau démocratique » et un « sursaut des représentants politiques ». En écho au principe « rien pour nous sans nous », ils devront prendre en compte les besoins et attentes des citoyens en situation de handicap et co-construire les politiques publiques avec eux, incite-t-il. « Pour définir cette vision politique comme pour évaluer les mesures mises en place, nos associations représentatives doivent avoir une place de choix », ajoute le Collectif handicaps, se disant « à disposition » du Président. Et de conclure : « Le choc de démocratie n'aura pas lieu tant que les décisions continueront d'être prises sans appréhension des réalités vécues par les personnes concernées ».
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